Le silence. Cela a constitué sa seule réponse. Le silence et quelques dessins tracés dans le sable.

Il avait été si éloquent quelques minutes plus tôt alors qu’il enseignait aux foules rassemblées autour de lui dans le Temple. Il avait parlé, d’un ton calme mais assuré, passionné mais énigmatique, du royaume de Dieu et de son apparition. Ses paroles avaient captivé la foule. Maintenant, il restait toutefois silencieux (JN 8.6).

D’autres n’ont cependant pas gardé le silence. Ils ont élevé le ton en exigeant des réponses. « Moïse, dans la loi, nous a ordonné de lapider de telles femmes : toi donc, que dis-tu ? » (V. 5.) Jésus s’est abstenu de parler pendant que la femme, honteuse et tremblante, se tenait debout à moitié nue devant la foule. Les larmes coulaient sur ses joues. Quant à lui, Jésus s’est penché pour faire quelques marques sur le sol – sans rien dire.

« Que celui de vous qui est sans péché jette le premier la pierre contre elle » (V. 7), a-t-il dit en se relevant. Ensuite, il a baissé le regard une fois de plus, sans rien dire.

Le silence, quelques mots, puis encore le silence.

Un à un, les gens de la foule se sont dispersés, les paroles de Jésus résonnant dans leurs oreilles… et leur âme. Finalement, il n’est plus resté que lui et la femme.

À un moment ultérieur, Jésus resterait silencieux durant quelques moments angoissants, mais cette fois, ce serait sur lui que la honte et le mépris tomberaient. Pilate lui poserait des questions auxquelles il ne répondrait pas, jusqu’à ce qu’il dise quelques mots qui transperceraient l’âme de Pilate (19.8‑12).

Peut-être que nous devrions garder à l’esprit le silence de Jésus lorsque nous avons de la difficulté à entendre sa voix – lorsqu’il ne nous souffle que quelques mots entre de longues périodes de silence. S’il ne nous parle pas, ce n’est pas parce qu’il est absent ou que sa puissance et sa sollicitude s’amenuisent. Au contraire, il nous invite à réfléchir au fait que nous avons peut-être déjà entendu ce qu’il souhaitait nous dire.