Il y a quelques années, de jeunes hommes ont volé ma voiture. Ils ont eu un accident, l’abîmant à un point tel qu’elle n’était plus réparable. Aucune indemnité ne m’a été donnée. J’ai même eu à payer pour le remorquage. Il aurait été juste que ces gens remplacent ce qu’ils avaient volé.

Cette sorte de justice reflète la loi de l’Ancien Testament : « oeil pour oeil, dent pour dent » (Ex 21.24 ; Mt 5.38). La Loi enseignait aux gens qu’ils avaient droit à un remboursement d’une valeur égale à ce qui leur avait été dérobé. Cependant, Jésus exhorte ses disciples à poser un geste plus radical : « de ne pas résister au méchant » (v. 39). Il en donne quatre illustrations :

Une humiliante gifle était passible de poursuites en vertu des lois romaines et juives. Jésus dit de ne pas rendre la pareille ou d’engager une poursuite (v. 39). La loi juive assurait la protection des vêtements (Ex 22.26,27). Mais Jésus dit que si quelqu’un « [prend] ta tunique, laisse-lui encore ton manteau » (Mt 5.40). Les soldats romains avaient le pouvoir de réquisitionner un citoyen pour du travail. Jésus dit de non seulement exécuter les demandes de l’oppresseur, mais d’en faire davantage (v. 41). Les gens qui n’ont pas de « raison valable » de vous réclamer de l’argent le feront. Jésus dit de ne pas les éviter, mais de leur en donner (v. 42).

Jésus n’a pas dit que le mal doit être récompensé ou que la légitime défense est à bannir. Il n’a pas non plus offert les lois pour qu’elles soient suivies à la lettre. Voici ce qu’il prônait : Renoncez à toutes représailles et recherchez ce qu’il y a de mieux pour ceux qui vous font du tort. Votre oppresseur a peut-être un vrai besoin de vêtements, d’argent ou d’aide. Ignorez ses mauvais agissements et servez-le. Il est peut-être uniquement mal intentionné, mais le contraste de votre bonne conduite pourrait l’émouvoir au point qu’il se repente (Ro 12.17‑21).

Je me demande ce qui serait arrivé si j’avais pu rencontrer les jeunes qui ont volé ma voiture, découvrir leurs réels besoins… et les servir.