Il y a plusieurs années, alors que nous étions en vacances à Washington DC, ma famille a remarqué qu’une grande foule se massait devant un théâtre en vogue du centreville. La rumeur circulait que Colin Powell, qui était secrétaire d’État à ce moment-là, allait assister à la représentation du soir d’une pièce de théâtre. Nous nous sommes vite aperçus qu’épier les allées et venues des hauts fonctionnaires était le passe-temps favori des touristes.

Au temps de Jésus, les habitants du coin traînaient souvent aux alentours des salles de banquets et des maisons de personnalités publiques. Un jour où Jésus prend part à un repas chez un pharisien nommé Simon, une femme du quartier s’approche de lui, lui lave les pieds avec ses larmes, les essuie avec ses cheveux et les oint d’un parfum coûteux (Lu 7.36-39).

Ses actions traduisent un magnifique geste d’humilité et d’amour. Cependant, Simon (le pharisien) ne voit pas cela du même oeil. En lui-même, il critique Jésus qui semble ne pas être au courant de sa réputation de femme immorale (v. 39). Il était loin de se douter que Jésus savait tout sur elle et que, avant la fin du repas, il l’inviterait gracieusement à constater qu’il n’était pas si différent.

Simon estime que la femme agenouillée aux pieds de Jésus est une pécheresse particulièrement dépravée. Mais Jésus poursuit en lui faisant comprendre que, comme cette femme, il a besoin d’être pardonné. Il est, au même degré, spirituellement en faillite. La seule différence, c’est qu’elle « avait tout compris » et qu’elle s’est humblement tournée vers Jésus en accomplissant un geste d’amour (v. 41-47).

Aveuglé par son égoïsme, non seulement Simon n’a-t-il pas vu son propre besoin d’être pardonné, mais il n’a pas réalisé qui était Jésus. Celui qu’il avait invité à sa table était et est le Dieu qui a offert le pardon et la paix à tous, peu importe leurs actions (v. 48-50).