Mon ami a reçu une contravention pour excès de vitesse dans une zone de construction et a décidé de la contester en cour. Selon lui, il roulait en dessous de la limite permise lorsqu’un autre véhicule est passé rapidement à côté de lui. Le pistolet radar du policier avait enregistré la vitesse de l’autre voiture. Toutefois, le juge n’a pas accepté l’explication.

Je sais que mon ami prend la responsabilité de ses fautes, alors je crois à son histoire. Le véritable hors-la-loi s’en est sorti alors qu’un conducteur prudent a écopé d’une amende.

Cet incident ne compte pas parmi les pires injustices de l’histoire et pourtant, nous devenons irrités lorsque la loi est mal appliquée. Nous désirons qu’une autorité supérieure arrange les choses, non pas qu’elle renforce les torts.

Dans le Psaume 58, David se plaint d’une réelle injustice. Le poète-guerrier n’était pas encore monté sur le trône et il ne pouvait pas faire grand-chose au sujet des dirigeants malhonnêtes. Il a constaté ceci avec colère : « Dans le coeur, vous consommez des iniquités ; dans le pays, c’est la violence de vos mains que vous placez sur la balance » (V. 3). Puis il profère contre eux des malédictions (V. 7‑11). Attendez un instant… dans un psaume ?

Le Psaume 58 se trouve au milieu de trois psaumes portant la directive suivante : « Sur la mélodie de “Ne détruis pas !” » (Semeur.) Nous ne savons d’où vient ce titre, mais derrière les émotions agitées de ces trois chants se cache un principe plus large : David laisse la vengeance à Dieu, le seul qui peut exercer la véritable justice.

L’utilisation de la même mélodie est volontaire. Être en colère contre le mal est normal et bon, mais lorsque nous comprenons que nous avons tous besoin du pardon et de la protection de Dieu, nous « changeons de mélodie ». C’est pourquoi David pouvait conclure son poème sur la colère juste avec ces paroles : « Et les hommes diront : Oui, il est une récompense pour le juste ; oui, il est un Dieu qui juge sur la terre » (V. 12).