La Bible n’est pas un outil de propagande. Contrairement à certains gouvernements qui ne nous communiquent que les évaluations positives de leurs citoyens, l’Écriture nous rapporte les paroles de gens fâchés contre Dieu. Le Psaume 44 débute en évoquant des conquêtes, ce qui renouvelle notre confiance en l’Éternel. « Ô Dieu ! […] Nos pères nous ont raconté les oeuvres que tu as accomplies de leur temps […] tu as chassé des nations pour les établir » (v. 2,3). Le psalmiste conclut ainsi : « Ô Dieu ! tu es mon roi » (v. 5).

Les choses ayant mal tourné, le psalmiste se plaint que Dieu a cessé de défendre son peuple : « Tu nous livres comme des brebis à dévorer, tu nous disperses parmi les nations. Tu vends ton peuple pour rien » (v. 12,13). Le lecteur suppose qu’Israël est coupable d’un péché contre Dieu, tel que l’idolâtrie, mais le psalmiste affirme le contraire. « Tout cela nous arrive, sans que nous t’ayons oublié, sans que nous ayons violé ton alliance » (v. 18).

L’auteur termine ce psaume en implorant Dieu de se lever et de sauver son peuple, puisque « c’est à cause de toi qu’on nous égorge tous les jours, qu’on nous regarde comme des brebis destinées à la boucherie » (v. 23). Dieu a inspiré les descendants de Koré à écrire cette complainte, sans pourtant y répondre pendant un millier d’années. Ce cri de douleur a donné à des générations d’enfants de Dieu un modèle à imiter lorsqu’ils se sentent maltraités. Même Jésus nous a encouragés à continuer de frapper (Mt 7.7‑11).

L’intervention de Jésus était appropriée, puisque sa résurrection a servi d’ultime réponse à cette complainte. Paul cite le Psaume 44 dans Romains 8.36‑39 en déclarant que bien « qu’on nous [mette] à mort tout le jour », rien – pas même la mort – ne peut nous séparer de l’amour de Jésus. L’amour de Dieu est plus fort que la mort, et assez fort pour supporter nos plaintes. Criez à Dieu ; il a les épaules larges.