Jean Vanier était un officier de marine accompli qui avait récemment reçu un doctorat et dont la famille jouissait d’un grand prestige (son père avait été gouverneur général du Canada). Pourtant, vivant dans le petit village français de Trosly-Breuil, Vanier se sentait seul et déprimé. Son pasteur l’encouragea à inviter deux hommes handicapés à venir vivre chez lui, et L’Arche (communauté où les handicapés et ceux que Vanier appelle les « assistants » tissent des liens d’amitié et partagent leur vie) naquit. Cinquante ans plus tard, on retrouve des communautés de L’Arche partout dans le monde.

Au coeur du travail de Vanier – et de la vision de L’Arche – est la croyance que Dieu rassemble des gens qui auraient normalement peu de raisons de se lier d’amitié entre eux. L’apôtre Paul insiste sur le fait que l’Évangile prône la réconciliation, laquelle fait tomber les barrières et réunit les gens.

Dans un premier temps, la réconciliation se déroule entre Dieu et son peuple, puisqu’il « nous a réconciliés avec lui par Christ » (2 Co 5.18). Dans un deuxième temps, Dieu « nous a donné le ministère de la réconciliation » (v. 18). La réconciliation se fait verticalement (entre nous et Dieu), puis horizontalement (entre nous et notre prochain).

La réconciliation ne consiste pas en un programme social a priori, mais en l’action de Dieu en Christ. « Et tout cela vient de Dieu », a dit Paul (v. 18). Voici un extrait du livre Reconciling All Things (Réconcilier toutes choses) d’Emmanuel Katongole et Chris Rice : « Une vision chrétienne de la réconciliation ne peut être conçue ou maintenue sans la vie particulière du Dieu que les chrétiens confessent, le Dieu vivant d’Israël qui a ressuscité Jésus des morts. La vie et la prédication de Jésus transforment notre vie dans un monde brisé. »