Ce souvenir est intact. Ma femme, Merryn, et moi étions assis à discuter d’un sujet douloureux.

« Si c’est réellement notre ultime chance d’avoir un bébé et que cela ne fonctionne pas, disait Merryn, j’aurai besoin d’autre chose. » Nous venions de passer la dernière décennie à tenter de fonder une famille – traitements FIV, prières de guérison, adoption – sans succès. Nous étions en attente du résultat d’un dernier essai de FIV. « Si cela ne fonctionne pas, me disait-elle les yeux baissés, je devrai me fixer un autre but dans la vie. »

Ironiquement, les dix années précédentes avaient été enrichissantes pour ma carrière. J’avais démarré une émission de radio nationale, écrit quelques livres et donné des conférences. J’avais vécu mes rêves.

« Si cette FIV ne fonctionne pas, je voudrais recommencer à l’étranger », me déclarait maintenant Merryn. À l’étranger ? me suis-je dit. Et laisser derrière moi tout ce que j’ai accompli ? Merryn avait besoin de poursuivre un nouveau rêve, mais pour qu’elle le réalise, je devais renoncer au mien.

Les rêves sont importants. Comme notre vie doit être passée au crible pour en éliminer l’ivresse, la débauche, la querelle et la jalousie (Ro 13.13), nos rêves doivent aussi être passés au crible, celui de l’amour. Paul a dit que nous avons pour obligation ultime de nous aimer les uns les autres (v. 8). Lorsque nous les passons au crible de l’amour, certains de nos rêves doivent être remaniés, voire abandonnés, afin que nous puissions aider les autres à réaliser les leurs. Nous devons être comme Jésus (v. 14), qui a renoncé à ses propres rêves pour nous (Ph 2.3‑11). Le ferais-je pour Merryn ?

Nous avons quitté l’Australie et déménagé en Angleterre, où Merryn a obtenu un emploi de rêve à l’Université d’Oxford. Et j’ai obtenu un contrat inattendu pour rédiger un livre ayant pour but d’aider les gens qui souffrent.

Jésus nous appelle peut‑être à passer nos rêves au crible pour le bien des autres, mais il nous donne souvent de nouveaux rêves en retour.