J’ai écrit un livre basé sur l’oeuvre complète des lettres de François Fénelon (un pasteur français du XVIIe siècle) à un jeune ami qui servait à la cour moralement corrompue du roi Louis XIV. La position paternelle de Fénelon ainsi que son appel à être dévoué à Dieu avec détermination ont éveillé mon intérêt. De telles paroles étaient la norme chez Fénelon : « Devenir un disciple de Dieu est difficile, puisque cela nécessite une soumission totale à un Dieu autre que nous-mêmes. Nous devons cesser d’insister sur le fait que nous savons mieux que quiconque de quoi nous avons besoin. Nous devons cesser de demander à Dieu d’agir au moment voulu et de la façon désirée. »

Jacques nous déclare la même chose : « Soumettez-vous donc à Dieu », a-t-il écrit. La version anglaise New Living Translation utilise l’équivalent « humiliez-vous », lequel rend bien le ton du verset (Ja 4.7). L’humilité est essentielle à la soumission puisque notre orgueil (notre persistance à croire que nous savons mieux que Dieu ce que nous devons faire et que nous n’avons pas besoin de lui) nous empêche de renoncer à nos requêtes et à notre volonté. Nous devons renoncer à notre coeur arrogant. Nous devons lâcher prise et nous débarrasser de nos mains crochues. Si nous devenons imbus de nous-mêmes et de nos réussites, nous ne faisons pas de place pour ce que Dieu veut nous donner et nous ne désirons rien recevoir de lui.

C’est pourquoi Jacques nous rappelle que « Dieu résiste aux orgueilleux, mais il fait grâce aux humbles » (v. 6). Les orgueilleux sont ceux qui croient que le monde est ce que nous en faisons. Ils ne deviendront pas amis de Dieu, ils ne verront pas le monde tel qu’il est réellement, le monde de Dieu. Ils ne se soumettront pas, ils ne se videront pas d’eux-mêmes pour recevoir l’amour.

Mais Dieu soit loué, la grâce se déverse abondamment sur l’humble. Si nous déposons notre vie aux pieds de Dieu, nous découvrirons que c’est dans la soumission que nous pouvons réellement vivre.