La douleur. On prend des pilules pour la soulager, on planifie des réunions de prière pour la guérir, on élabore des stratégies pour l’éviter et on développe des philosophies pour l’expliquer. Elle est rarement considérée comme faisant partie du plan de Dieu pour notre vie.

Les auteurs spirituels classiques adoptent une approche différente de la souffrance. Prenez par exemple le frère Laurent, moine du XVIIe siècle. Boiteux d’un pied et habitué à la maladie, il a écrit dans La pratique de la présence de Dieu : « J’ai été souvent près de la mort, mais je n’ai jamais été aussi heureux qu’alors. Aussi n’ai-je pas prié pour du soulagement, mais pour avoir la force de souffrir avec courage, humilité et amour. Ah ! Qu’il est doux de souffrir avec Dieu ! »

Le célèbre enseignant Thomas Kelly a écrit : « Le coeur s’étire avec la souffrance et il s’élargit. » Il croyait que la souffrance nous aide à ressentir le fardeau de Dieu pour un monde en douleur et nous encourage à réagir.

Voici un exemple plus récent. En 1967 un accident de plongeon a rendu Joni Eareckson Tada quadriplégique. Durant une entrevue radiophonique, elle m’a dit : « Les chrétiens veulent parfois effacer le mot souffrance du dictionnaire. [Mais] si vous lisez la Bible, vous remarquerez que c’est souvent l’outil dont Dieu se sert pour nous rendre semblables à Jésus. »

Il n’y a rien de mal à voir un docteur lorsqu’on ne se sent pas bien ou à prier quand on est malade (Ja 5.13-18). Mais le frère Laurent, Thomas Kelly et Joni Eareckson Tada ont découvert quelque chose de plus profond concernant la souffrance : Dieu veut l’utiliser pour transformer notre caractère (Ro 5.3-5), nous donner de la maturité (Ja 1.2-4), nous donner de l’empathie (2 Co 1.3,4), authentifier notre foi (1 Pi 1.7), et nous rendre semblables à Jésus (Ro 8.28,29). « Ah ! Qu’il est doux de souffrir avec Dieu ! » sont les paroles de ceux qui se réjouissent dans la souffrance (Ro 5.3), puisque leur priorité c’est le plan de Dieu.