■ DE TEMPS À AUTRE, des pensées me traversent l’esprit qui m’amènent à me demander si quelqu’un est en train de prier pour moi. Parfois, il m’arrive de me réveiller avec une chanson qui semble sortie de nulle part. D’autres fois, je me découvre une conscience particulière de la bonté ou de la présence de Dieu qui ne semble pas émaner de moi-même.
Ce qui m’étonne par rapport à ces moments, c’est qu’ils me laissent parfois avec des sentiments ambivalents. D’une part, l’intercession de quelqu’un en ma faveur me procure de la reconnaissance, d’autre part, elle me trouble. Si une personne a le pouvoir d’influencer mes pensées les plus profondes en invoquant le ciel en ma faveur, je me demande dans quelle mesure les prières d’autrui me façonnent.
Le trouble intérieur qui sous-tend ce questionnement me rappelle combien nous sommes enclins à perdre de vue l’interaction entre nos propres choix et les prières d’autrui en notre faveur. Selon la Bible…
Notre santé et notre croissance spirituelles ne dépendent pas uniquement de nous-mêmes. Ce fait, l’apôtre Paul l’a affirmé lorsqu’il a dit à certains disciples de Christ qu’il priait pour que le Seigneur ouvre les yeux de leur coeur, afin qu’ils grandissent dans la connaissance de Dieu et qu’ils voient tout l’amour que Dieu avait pour eux (Ép 3.14-21 ; Col 1.9-11).
Paul croyait, comme le reste de l’Écriture le confirme, que la croissance spirituelle peut s’opérer en nous à l’aide des prières d’autres personnes en notre faveur, nous laissant malgré tout responsables de nos propres décisions.
Notre santé et notre croissance spirituelles dépendent également de la manière dont nous réagissons aux réponses de Dieu aux prières d’autrui en notre faveur. Bien que le mystère entourant la façon dont Dieu répond à ces prières nous amène peut-être à nous demander qui est aux commandes de notre vie, nous n’avons pas à nous en soucier. Même si l’intercession des autres influence notre conscience, nos choix restent les nôtres.
Cela signifie-t-il que j’accueille paisiblement l’idée de la prière d’intercession ? J’aimerais pouvoir l’affirmer. Par contre, si le fait de prier pour les autres revêt une telle importance, je n’aime pas penser au nombre de fois où j’ai dit à d’autres personnes que je prierais pour elles sans pour autant le faire. Et lorsque j’ai prié à maintes reprises pour les gens dont je me soucie réellement — sans résultats apparents —, je me demande pourquoi je ne semble pas parvenir à toucher le coeur de Dieu.
Si nos prières pour autrui ne semblent faire aucune différence dans leur vie, cela signifie-t-il que nous perdions notre temps ? Voici où je trouve des réponses.
Selon la Bible, l’intercession est… Une occasion de démontrer notre foi. Si le Seigneur ne répond pas à nos prières pour les autres, nous avons un choix important à faire : tourner le dos à Dieu ou nous servir de l’absence de réponse visible comme d’un test de notre confiance en celui qui nous exhorte à prier sans cesse les uns pour les autres.
Dieu considère notre foi comme étant plus précieuse que l’or (1 Pi 1.7). Sa décision de ne pas nous donner immédiatement tout ce que nous lui demandons nous offre l’occasion rêvée de lui faire confiance.
Une priorité d’amour. Le souci que nous nous faisons pour les autres nous laisse parfois tellement dépassés. Nous nous plaignons de n’avoir pour tout recours que celui de prier. Toutefois, en considérant l’intercession en dernier recours, nous risquons de sous-estimer l’un des moyens les plus importants de témoigner d’un amour véritable.
Si nous acceptons la perception néotestamentaire selon laquelle la prière est un moyen de démontrer notre affection (Col 4.12,13), l’intercession les uns pour les autres compte parmi les choses les plus urgentes que nous puissions faire.
Un engagement à l’interdépendance. Lorsque nous prions les uns pour les autres, nous suivons l’exemple de l’apôtre Paul. Il a demandé aux lecteurs de ses épîtres de prier pour lui (Ro 15.30-32), en demandant même à son Père céleste d’ouvrir les yeux spirituels de ceux pour qui il priait lui-même (Ép 3.14-21).
Une discipline exigeant la persévérance. Prier les uns pour les autres sans résultat visible risque de nous épuiser et de nous tenter d’abandonner la partie. Lorsque nous n’obtenons pas de réponse de la part de Dieu, nous risquons d’être tentés de présumer que, s’il devait répondre à nos prières, il l’aurait déjà fait. Par contre, l’une des dimensions les plus importantes de la prière d’intercession est la persévérance. Tandis que nous prions patiemment que Dieu donne à ceux de qui nous nous soucions la grâce de s’attendre à lui, nous prenons part à la patience qui donne de la profondeur et de la richesse de coeur aux gens de foi (Ro 5.3,4 ; Hé 11.1,2,13-16).
C’est par la discipline d’une intercession empreinte de patience que nous nous aidons les uns les autres à continuer de compter sur Dieu. Grâce à des prières témoignant de notre patience, nous prenons notre place aux côtés d’innombrables autres qui ont déjà découvert que, pour ceux qui s’attendent au Seigneur, « le soir arrivent les pleurs, et le matin l’allégresse » (Ps 30.6).
Un partage d’espérance. Si nous avons goûté à la bonté et à la sagesse de Dieu, l’intercession peut être un moyen de nous aider les uns les autres à nous envoler sur les ailes de l’espérance.
Peu de choses sont plus importantes que celle de faire l’expérience, au coeur de la tourmente et avec le passage du temps, de l’attente sûre de voir Dieu nous montrer qu’il est digne de notre confiance.
Étant donné que cette espérance compte parmi les thèmes centraux de la Bible, l’apôtre Paul a pu écrire : « Or, tout ce qui a été écrit d’avance l’a été pour notre instruction, afin que, par la patience, et par la consolation que donnent les Écritures, nous possédions l’espérance » (Ro 15.4). De manière tout aussi importante, Paul a poursuivi sous forme de prière afin de démontrer que le Dieu que nous prions est la source de notre espérance : « Que le Dieu de l’espérance vous remplisse de toute joie et de toute paix dans la foi, pour que vous abondiez en espérance, par la puissance du Saint-Esprit ! (15.13.) ■
Père céleste, nous reconnaissons conformément à ta Parole que ton Fils et ton Esprit intercèdent déjà pour nous (Ro 8.26 ; Hé 7.24,25). Nous te demandons donc maintenant de nous aider à nous joindre à eux pour faire ce que tu nous invites à faire (1 Ti 2.1). Veuille élever notre coeur dans l’attente anticipée de ton aide envers ceux qui nous sont chers… à l’heure même où nous nous agenouillons les uns pour les autres.