Coram Deo. Les chrétiens du XVIe siècle utilisaient cette expression latine pour évoquer une idée profonde. Coram Deo signifie « devant la face de Dieu ». Cela veut dire que nous vivons devant le Dieu qui voit tout ce que nous sommes et ce que nous faisons, et que nous devrions vivre en conséquence. Vivre devant la face de Dieu veut dire que nous marchons avec intégrité sous son regard d’amour. Son sourire est tout ce qui compte vraiment pour nous.

Jésus est venu dans ce monde pour ouvrir nos yeux. Le thème de la « vision » revient dans beaucoup de ses enseignements (LU 4.19). Dans le sermon sur la montagne, il nous dit que les idoles affaiblissent notre vision (MT 6.19‑22), que les « poutres » dans nos yeux la brouillent (7.5) et qu’il ouvre nos yeux afin que nous voyions le Dieu invisible à l’oeuvre dans le monde qui nous entoure (6.26‑30).

Jésus ouvre aussi nos yeux à la vie du Coram Deo.

Il a mentionné trois fois dans son sermon que notre Père « voit dans le secret » ce que nous donnons aux pauvres (V. 3,4), nos prières (V. 6) et nos jeûnes (V. 17,18). De plus, il sait avec quelles intentions nous faisons ces trois choses. Si nous annonçons notre générosité avec des « trompettes » (V. 2), faisons de nos prières un spectacle (V. 5) et expliquons pourquoi notre ventre gargouille (V. 16), notre spiritualité n’est pas pratiquée devant la face de Dieu ni ne sert les autres, mais elle est faite pour nous-même seulement. Dans la vie du Coram Deo nous recherchons l’approbation de Dieu et non les éloges des gens.

L’auteur Os Guinness a écrit : « Généralement, que nous en soyons conscients ou non, nous faisons les choses dans le but de plaire à un certain auditoire » (Traduction libre). Cet auditoire peut être composé de nos amis, patrons, collègues, partenaires, enseignants ou abonnés sur les médias sociaux. Cependant, dans la vie du Coram Deo, un seul auditoire importe : Dieu qui nous aime.