Mon amie aime peindre, mais cette âme sensible se sent souvent coupable lorsqu’elle travaille dans son studio. Elle se demande si elle ne devrait pas faire quelque chose davantage « à l’image de Christ » avec son temps. Comment puis-je porter ma croix si je fais quelque chose que j’aime ? Suis-je trop concentrée sur les choses de ce monde ?

Elle ne devrait pas se sentir coupable de faire quelque chose qu’elle aime puisque ce plaisir sain était l’idée de Dieu au tout début (GE 1.27‑31). C’est lui qui a inventé la beauté, le rire, les fraises et les jours ensoleillés. Si Dieu nous met en garde contre l’idolâtrie (le péché d’espérer et de nous confier dans un plaisir terrestre) il n’a rien contre le plaisir en soi. Même Jésus s’est arrêté pour aller se ressourcer dans la beauté de la nature.

La semaine avant sa crucifixion, il a fui le chaos urbain de Jérusalem en traversant le torrent du Cédron et en se retirant dans un bosquet d’oliviers. Il s’était rendu si souvent à cet endroit que Judas savait exactement où le trouver. Judas « connaissait ce lieu, parce que Jésus et ses disciples s’y étaient souvent réunis » (JN 18.2). Le répit de Jésus dans le jardin a été brusquement interrompu par des « lanternes, des flambeaux et des armes » (V. 3), et la nuit est devenue un microcosme du combat qui prenait place dans l’univers. La violence et la trahison étaient entrées dans le beau monde de Dieu, et un seul homme pouvait le sauver.

Jésus a vaincu le mal par sa mort et sa résurrection. Puis, il est monté au ciel et a envoyé le Saint-Esprit pour continuer la mission par notre entremise. Il peut être épuisant de prendre position pour l’amour et la justice dans ces temps mauvais, faisons donc comme Jésus et prenons le temps de nous ressourcer dans les plaisirs terrestres. Quel endroit magnifique vous inspire ? Quelle activité vous stimule ? Où est votre jardin ?