Dans les grandes villes, observe Nathaniel Hawthorne, c’est malheureusement le cas, les pauvres sont malgré eux voisins et compagnons de chambre du malfaisant. Hawthorne décrivait la vie des bidonvilles de Londres au XIXe siècle, mais sa remarque est intemporelle. Les gens qui manquent d’argent ont tendance à vivre dans des quartiers où le crime et l’exploitation sont communs.

C’est une règle de vie dure : les méchants et les manipulateurs choisissent leurs victimes parmi les défavorisés et les naïfs. Qui plus est, le fort opprime le faible.

Un mystérieux sage de l’Antiquité connu sous le nom d’Agur a écrit au sujet de ces prédateurs : « Il est une race dont les dents sont des glaives et les mâchoires des couteaux, pour dévorer le malheureux sur la terre et les indigents parmi les hommes » (PR 30.14).

Il devient particulièrement gênant de penser que le pauvre et le prédateur sortent tous deux de nos rangs ! Agur a certainement ressenti cette dure réalité. C’est peut-être pour cela qu’avant d’émettre une remarque sur l’oppression humaine, il a admis franchement avoir eu lui-même du mal à être équilibré. Il a prié ainsi : « Ne me donne ni pauvreté, ni richesse, accorde-moi le pain qui m’est nécessaire, de peur que, dans l’abondance, je ne te renie et ne dise : Qui est l’Éternel ? Ou que, dans la pauvreté, je ne dérobe, et ne m’attaque au nom de mon Dieu » (V. 8,9).

Lorsque Jésus a marché sur terre parmi les riches et les pauvres, il les a tous invités à adopter un mode de vie radical, malgré leur situation. Son sermon sur la montagne a renversé les principes de la religion conventionnelle. Aimez vos ennemis. Donnez généreusement. Pardonnez surabondamment. Priez pour ceux qui vous persécutent (Voir MT 5 – 7). Si nous mettons ses commandements radicaux en pratique, il nous aidera à apporter une petite tranche du royaume des cieux dans notre monde souvent cruel, mais toujours merveilleux.