En 1943, Charles Brown pilotait un avion endommagé lorsqu’il a aperçu un autre avion au bout de son aile. L’autre pilote a établi un contact visuel avec Brown et l’a escorté jusqu’à un endroit sécuritaire avant de le saluer et de repartir. L’histoire devient plus intéressante – puisque Charles Brown passait au-dessus de l’Allemagne dans un bombardier américain et que l’autre pilote était un as de l’aviation nommé Franz Stigler ! Stigler a traité Brown en ami, même s’ils étaient supposés être ennemis.

Cette histoire me rappelle Actes 10. Les Juifs et les non-Juifs avaient été impliqués dans un conflit intense depuis des centaines d’années : l’exil à Babylone dans les années 600 av. J.‑C. (mentionné dans Esdras, Néhémie et Daniel), suivi de l’invasion de l’Empire séleucide en 167 av. J.‑C. Les Juifs et les non-Juifs n’étaient pas que des ethnies différentes habitant la même région ; ils étaient des ennemis qui ne se dissimulaient pas leur hostilité. Par conséquent, la conversion de Corneille au christianisme ne dépeignait pas deux amis se rapprochant l’un de l’autre, mais deux ennemis appartenant désormais à une même famille (AC 10.48).

Ce n’est ni la bonne volonté ni l’oubli qui ont rendu cette réconciliation possible, comme si Pierre et Corneille avaient simplement décidé de tourner le dos au passé. Dans Éphésiens 2.14, Paul nous dit que cette paix est possible grâce à Jésus qui, en vertu de son oeuvre à la croix, a démantelé le mur de séparation entre Juifs et non-Juifs – il a crucifié leur hostilité au Calvaire !

Parfois, nous croyons que la réconciliation des races et des nations en conflit se produira par la seule force de leur volonté, comme si elles n’avaient qu’à passer à autre chose. En tant que croyants en Jésus, nous ne sommes pas d’avis que la réconciliation peut être bâtie sur un terrain si mouvant. Nous sommes à même d’espérer la réconciliation parce que les murs d’hostilité qui nous séparent ont été crucifiés avec Christ et que nos ennemis peuvent maintenant devenir des membres de notre famille !