Un certain samedi, ma famille et moi sommes allés au marché du centre-ville à vélo. Chaque week-end, le marché prend d’assaut un stationnement, et des vendeurs de produits variés y montent leur stand. L’endroit déborde de produits biologiques, de produits de boulangerie et de toutes sortes de créations artisanales.

Mon fils ayant choisi un muffin de taille colossale, j’ai fait la queue pour le payer. Or, je me trouvais juste derrière une dame âgée, grande, mais un peu voûtée. Elle portait une chemise en denim délavée et une jupe bleue. Sa chevelure argentée touchait ses épaules, un charme resté intact malgré son âge. En voulant s’éloigner de la table, elle s’est tournée vers moi. Surpris, j’ai figé ; quelques centimètres seulement nous séparaient. Sans hésiter, elle m’a fait un large sourire et a montré ma barbiche du doigt. « Quelle jolie moustache ! » m’a-t‑elle dit en rigolant de sa voix rauque à peine plus audible qu’un murmure. Puis elle s’est éloignée.

Cette simple interaction humaine m’a rendu heureux pendant des jours. Cela semblait tout naturel pour cette précieuse femme de mettre sa main sur mon visage, de soutenir mon regard et de me glisser un gentil mot.

Paul connaissait le pouvoir des simples gestes de bonté – alimentés par le Saint-Esprit – que l’on fait pour ceux que l’on rencontre. « [Nous] sommes tous membres les uns des autres », nous rappelle l’apôtre (RO 12.5). Nous avons besoin les uns des autres. Nous avons été conçus pour échanger des paroles, des touchers et de la compassion. Et cela ne nous demande pas d’accomplir de grands gestes ou d’immenses sacrifices, mais de simplement être bons, hospitaliers et accueillants.

Paul a dit : « [Que] celui qui pratique la miséricorde le fasse avec joie » (V. 8). Puisse la bonté de Dieu se répandre par notre moyen !