Les Andamanais forment l’un des plus anciens groupes d’humains : un ensemble de dix tribus dont la lignée remonte aux premiers émigrants d’Afrique. Au cours des derniers siècles, ces tribus ont lentement diminué en nombre. L’une d’elles ne comptait récemment qu’une seule survivante, Boa – une femme sans enfant, dont la vue faiblissait. Après la mort de son mari, elle n’a plus eu quelqu’un à qui parler dans sa langue maternelle (l’aka‑bo).

Anvita Abbi, une professeure de linguistique, a communiqué avec Boa dans un dialecte indien local et dans une version amalgamée de toutes les langues tribales. Bien qu’elle ait été fière d’être la dernière survivante de sa tribu, Boa se sentait seule. Sa vie traditionnelle, ses habitudes et son peuple lui manquaient. Le professeur Abbi se rappelle que « [Boa] disait toujours qu’elle voulait retourner à l’endroit où elle était née. » Malheureusement, elle est décédée en février 2010. Avec elle sont aussi disparus l’aka‑bo et un peuple entier.

Durant ses dernières années de vie, la tristesse, la solitude et l’isolement ont dû constituer un lourd fardeau pour Boa. Pour plusieurs, la solitude (le fait que personne ne les connaît ni ne les comprend réellement) est source de grands chagrins. Il existe tant de choses qui peuvent nous faire sombrer dans la solitude : le décès d’un parent, la fin d’un mariage, la dissolution d’une amitié, etc.

Dieu rassure ceux qui vivent dans la solitude par ces paroles : « [C’est] moi qui t’ai formé » (ÉS 44.21 ; Bible du Semeur). Puisque Dieu est notre Créateur (V. 24), il nous connaît plus intimement qu’aucun autre être humain ne le pourrait. Même lorsque personne ne veut nous tenir compagnie (et ceci est un vrai sujet de tristesse, puisque nous avons été conçus pour faire l’expérience du contact humain), nous pouvons nous réjouir dans le Dieu qui ne nous a pas abandonnés (V. 23). « [Je] ne t’oublierai pas », insiste Dieu (V. 21). Nous ne serons jamais réellement seuls !