Dans son livre Surprised by Hope (Surpris par l’espoir), N. T. Wright fait remarquer que nous passons quarante jours à observer le carême et un seul jour à célébrer Pâques, et en relève la disparité. Il suggère ceci : « Si le carême favorise le renoncement à certaines choses, Pâques devrait nous motiver à entreprendre des choses. »

Wright suggère ensuite que nous devrions passer les « quarante jours de la période de Pâques, soit jusqu’à l’Ascension, à équilibrer les activités du carême par quelque nouvelle tâche ou entreprise, une occupation saine et fructueuse caractérisée par le don de soi ». Autrement dit, nous devrions nous engager à passer quarante jours à faire quelque chose de nouveau pour célébrer la résurrection de Jésus (le point de départ de la nouvelle création de Dieu dans notre coeur et dans le monde autour de nous).

L’idée de Wright d’équilibrer « le renoncement » et « l’amorce » est non seulement une bonne pratique à considérer, mais elle représente aussi un parallèle à l’enseignement de Paul, qui recommande que l’on se « dépouille » et que l’on « revête » (ÉP 4.21‑24). Paul supplie ses lecteurs de se soumettre à l’oeuvre du Saint-Esprit et de se dépouiller de leur « vie passée » et « du vieil homme qui se corrompt par les convoitises trompeuses », ce qui est contraire à la façon de vivre de la nouvelle création de Jésus, le Ressuscité. L’apôtre les encourage plutôt « à être renouvelés dans l’esprit de [leur] intelligence, et à revêtir l’homme nouveau, créé selon Dieu » (V. 23,24).

Selon Paul, il faut cesser de mentir et au contraire dire la vérité à son prochain (V. 25) ; il faut que le voleur « ne dérobe plus », mais qu’il travaille et qu’il « [donne] à celui qui est dans le besoin » (V. 28) ; il ne faut prononcer « aucune parole blessante, mais seulement des paroles empreintes de bonté » (V. 29 ; Bible du Semeur).

Pour suivre le Ressuscité, il ne suffit pas de se dépouiller de son ancienne nature, mais, par son Esprit qui nous en donne le pouvoir, il faut aussi en revêtir une nouvelle à la place – ce que l’apparition du Seigneur à Pâques a rendu possible.