Debout devant la porte, j’hésitais à entrer dans l’auditorium de l’Église. Pourquoi ? Je réalisais que je ne voulais pas aller à l’Église. Ce n’est pas que je ne voulais plus aller à aucune Église, mais simplement pas à celle-là. Ma femme ressentait la même chose. Quelques semaines plus tard, nous avons pris la douloureuse décision de la quitter après avoir été membres pendant vingt ans. Mais quitter ne veut pas dire laisser tomber.

Plus tard, j’ai parlé à une amie de l’Estonie qui avait déménagé aux États-Unis. Elle aussi songeait à quitter son Église. « Nous en avons fait trois en dix ans » m’a-t-elle dit, « mais nous ne sommes toujours pas heureux. Y a-t-il quelque chose qui cloche avec nous ? »

Cette question est fondamentale. Changer d’Église peut être trop facile dans les régions bénies par le nombre élevé d’options. Mais dans ces conditions, il devient complexe de rendre des comptes aux autres et à Dieu. Notre sens de la communauté en souffre. « N’abandonnons pas notre assemblée […], mais exhortons-nous réciproquement » (Hé 10.25).

Un Psaume pour les adorateurs en pèlerinage à Jérusalem commence ainsi : « Je suis dans la joie quand on me dit : Allons à la maison de l’Éternel ! » (Ps 122.1.) Le psalmiste chantait la joie d’être à l’intérieur des portes de Jérusalem et à proximité de la maison de Dieu. Il avait remarqué que « [c’est] là que montent les tribus, les tribus de l’Éternel » (v. 4).

Le psalmiste appréciait le sens de la communauté des enfants de Dieu, et dans ses chansons, son attention était centrée sur les autres. Il désirait la paix « [à] cause de [ses] frères et de [ses] amis » (v. 8). Il était motivé « [à] cause de la maison de l’Éternel, notre Dieu, je fais des voeux pour ton bonheur » (v. 9).

Quitter une Église est une affaire sérieuse, mais elle n’implique pas de laisser tomber le peuple de Dieu. Les frères et les soeurs en Jésus sont présents partout où notre pèlerinage nous mène.