Nous avons tendance à nous surestimer et à gonfler nos qualités. Récemment, des chercheurs ont demandé à près d’un million d’étudiants de dernière année du lycée d’évaluer leurs compétences en leadership. De ce nombre, 70 % se sont jugés supérieurs à la moyenne, alors que seulement 2 % ont qualifié leurs compétences en leadership d’inférieures à la moyenne. Selon une autre étude, 94 % des professeurs d’université ont estimé que la valeur de leur travail est supérieure à la moyenne. Les psychologues appellent ceci l’effet de « supériorité illusoire » – se croire meilleur que ce que l’on est en réalité.

Cette « autoévaluation érronée » n’a rien de nouveau. Il y a très longtemps, l’apôtre Paul a mis en garde les croyants de Rome sur ce « faux raisonnement ». Il a commencé en leur rappelant son autorité apostolique. Il posait ainsi les fondements de ses instructions qu’il voulait que les croyants acceptent et mettent en pratique (Ro 12.3). Il leur a rappelé les dons spirituels que Dieu avait accordés à chacun et qui ne devaient être utilisés que pour bénir les autres membres du corps du Christ (v. 4,5). Pour les empêcher de s’en trouver dignes, Paul les mit en garde contre le fait que par l’exercice de leurs dons spirituels, l’unité du corps était prédisposée à être brisée à cause de l’effet de « supériorité illusoire ».

Les croyants romains devaient faire de leur mieux pour s’autoévaluer de façon modérée. Ainsi, ils seraient en mesure d’utiliser leurs dons au profit des autres, alors qu’ils servent ensemble de façon interdépendante (v. 5).

Comme sacrifices vivants, nous devons préserver l’unité du corps du Christ en abandonnant l’attitude de fierté qui vient avec notre statut, et en adoptant une vision réaliste de nous-mêmes. Cela nous permettra de réaliser à nouveau que nos dons proviennent de Dieu, et nous incitera à les utiliser afin de bénir les autres.