Lorsque ma jeune soeur avait quatre ans, un dictateur mondial (que nous appellerons Frank) apparaissait constamment aux informations télévisées du soir. Ses discours remplis de haine éclaboussaient les manchettes des journaux. Il était violent et propageait la haine et la peur. Évidemment, ma soeur en connaissait très peu sur la politique, mais elle percevait l’anxiété qui régnait sur notre pays et comprenait que la plupart des gens considéraient ce dictateur comme un homme mauvais et dangereux. Un jour, mon père (qui nous a enseigné que Dieu désire que nous aimions tout le monde), a interrogé ma soeur. « Que penses-tu de Frank ? » a-t-il demandé. Déconcertée, ma soeur a réfléchi prudemment à sa réponse. Enfin, elle a dit : « Je l’aime, mais je ne jouerais pas avec lui. »

Elle avait compris ce que l’apôtre Jacques nous dit : les preuves d’amitié importent. L’amitié est un don précieux, et elle ne doit pas être offerte aveuglément. L’amitié la plus véritable est celle que nous entretenons avec Dieu. Toutefois, nos autres amitiés de moindre importance peuvent faire dérailler notre relation avec Dieu si elles ne sont pas soumises à Dieu. C’est pourquoi Jacques a demandé d’un ton incrédule : « [Ne] savez-vous pas que l’amour du monde est inimitié contre Dieu ? » (Ja 4.4.)

Le syntagme « amour du monde » peut porter à confusion. Il ne concerne pas le fait de se soucier des réalités de ce monde (la terre physique, les organisations mondiales ou politiques). Le monde, dans les termes de Jacques, est une façon de mesurer l’importance et la valeur des choses. Le théologien Luke Timothy Johnson l’a bien rendu : « Le monde est une mesure qui ne tient pas compte de l’existence de Dieu ni de ses déclarations par le fait même. »

C’est pourquoi aimer le monde signifie ne pas être ami de Dieu. Être ami de Dieu, c’est adopter sa vision pour nous.