Lorsque j’habitais en Chine, j’avais un ami américain qui était extrêmement zélé pour y répandre l’Évangile. Il maîtrisait la langue au point que les Chinois pensaient que c’était sa langue maternelle. Il saisissait toutes les occasions pour parler de Jésus. Un jour, il a été attaqué par des voyous. Plutôt que de tirer avantage de son gabarit pour se défendre, il a obéi au commandement de Jésus de présenter l’autre joue. Je crois qu’il a mal compris la pensée de Jésus.

Le commandement de Jésus de présenter l’autre joue n’est pas une mise en garde contre l’autodéfense. Au contraire, il y a un temps pour se défendre (Lu 12.11, 22.36), Paul s’est défendu à plusieurs reprises (Ac 22.1, 24.10). Jésus ne voulait pas dire de rester immobile et de recevoir une raclée. Lui-même s’est enfui lorsque les foules tentaient de le tuer (Lu 4.28-30 ; Jn 8.59 ; 10.39).

Pour comprendre ce que dit Jésus, il faut discerner les différents genres de claques. Dans un monde de droitiers, une personne frappée sur la joue droite est frappée du revers de la main, ce qui est synonyme d’insulte et de honte. L’Empire romain au temps de Jésus était un monde mené par l’honneur. Les empereurs entraient en guerre pour n’importe quelles raisons, tant réelles que tirées de leur imagination.

On le fait encore. Une personne passe un commentaire : « Ton travail n’est pas très réussi, en fait il est plutôt raté. » Et paf ! On répond qu’on ne savait pas qu’elle était capable de faire la différence. Et paf toi-même ! Très vite, ce manque de respect mutuel peut entraîner une véritable guerre verbale. Imaginez tous les ennuis que nous éviterions si nous nous taisions et obéissions au commandement de Jésus en présentant l’autre joue !

Quiconque fait délibérément le mal sera éventuellement humilié. Vous serez frappé du revers de la main. N’offrez pas une claque en retour.