Je travaille pour un ministère chrétien dont la publication vedette est intitulée Notre Pain Quotidien. Peut-être en avez-vous déjà entendu parler. Le NPQ, ce livret de méditations quotidiennes qui fait les délices de millions de lecteurs depuis la parution du premier numéro il y a 50 ans, a emprunté son titre au traditionnel « Notre Père » (Mt 6.9-13 ; Lu 11.24). J’ai récemment fait des recherches sur le sens du texte original.

J’ai appris que le terme grec rendu par « quotidien » (Mt 6.11) dans la plupart des traductions bibliques modernes, est tout à fait unique dans la littérature grecque – il ne figure nulle part ailleurs. Au cours des siècles, certains ont cru que ce terme faisait référence au « pain d’aujourd’hui » ou au « pain de demain ». D’autres lui ont donné la signification de « juste assez de pain pour survivre » ou « le pain dont nous avons besoin ».

Dans son livre Jesus Through Middle Eastern Eyes (Jésus vu par le Moyen-Orient), Kenneth Bailey suggère que la traduction syrienne du IIe siècle du « Notre Père » fournit l’une des meilleures indications sur la signification de ce mot rare. En français cela se traduit ainsi : « Donne-nous aujourd’hui le pain qui ne s’épuise pas ». Bailey croit que c’est ce que Jésus voulait dire, puisque cela touche la peur universelle de l’homme de manquer de nourriture pour survivre.

Si nous nous retrouvons à court de biens de première nécessité comme la nourriture et l’eau, nous mourrons. C’est la peur qu’a éprouvé la veuve de Sarepta lorsqu’elle était sur le point de préparer la dernière miche de pain qu’elle et son fils unique mangeraient avant de mourir (1 R 17.8-12).

Il est évident que Jésus nous enseigne à prier pour être délivré de cette peur fondamentale de l’homme, celle qui peut complètement briser le moral de l’esprit humain. Prier pour « notre pain quotidien », c’est demander au Donateur de toute vie qu’il nous fournisse la nourriture (physique et spirituelle) dont nous avons besoin pour nous alimenter aujourd’hui, demain et pour toujours.