En 1857, quelques membres blancs de l’Église réformée hollandaise sud-africaine ont demandé la permission de célébrer la Cène séparément de leurs frères et soeurs noirs. L’assemblée générale croyait que leur requête était déraisonnable, mais elle y a consenti « à cause de la faiblesse de certains ». Cette concession est rapidement devenue la norme. Et ce racisme a poussé les chrétiens noirs indésirables à fonder leurs propres Églises. Ainsi, l’Église sud-africaine, divisée par race, est devenue une fervente partisane de l’apartheid. En 1924, l’Église réformée hollandaise soutient que les races doivent rester séparées, puisque « la concurrence économique entre Noirs et Blancs […] conduit à la pauvreté, aux frictions, aux malentendus, à la suspicion et à l’amertume ».

En quoi l’histoire de l’Afrique du Sud serait-elle différente si l’Église n’avait pas cédé à la demande impie de quelques « frères plus faibles » ? Nous sommes reconnaissants pour des dirigeants comme Nelson Mandela qui ont consacré leur vie à tenter de mettre fin à l’apartheid. Mais honte à l’Église de ce que leur sacrifice ait même été nécessaire.

Pierre a cédé aux « frères plus faibles » d’Antioche (Ga 2.12). Il savait qu’ils avaient tort d’insister pour que les païens vivent comme les Juifs, mais craignant ce qu’ils allaient dire, il a refusé de manger avec les païens lorsque ces judaïsants sont venus en ville. Paul a admis que c’était un problème important, puisque la raison pour laquelle ces Juifs s’étaient séparés des païens compromettait l’Évangile (v. 14). En quoi l’histoire du christianisme serait-elle différente si Paul n’avait pas tenu tête aux concessions honteuses de Pierre ?

Il n’est jamais bon de faire le mal parce que c’est bien selon les autres. Nous ne devons pas trahir notre conscience parce qu’« ils ne comprendraient pas », « c’est ce à quoi ils s’attendent », « seulement pour cette fois-ci, quel mal cela fera ? » Il semble plus facile de céder, mais tôt ou tard, nos concessions rendront la vie plus difficile.