Il m’arrive rarement de rencontrer des mendiants dans la rue. Mais dans certains pays, on en trouve aux marchés et dans les centres commerciaux. Un jour, lorsque j’étais en visite dans un pays voisin, mon hôte m’a dit que, pour mon propre bien, je devais les ignorer. Et que si je démontrais le moindre intérêt à un seul mendiant, il me poursuivrait et me harcèlerait jusqu’à ce que je lui donne un peu d’argent. Et dès l’instant où j’en donnerais à un, je serais très rapidement envahi par une horde d’autres.

Dans Actes 3, nous lisons l’histoire d’un homme boiteux de naissance. On le transportait et on le plaçait à l’extérieur des portes du Temple où il mendiait auprès des fidèles qui s’y rendaient. Interpellant chaque personne qui se souciait assez de lui pour s’arrêter et lui venir en aide, il n’était qu’un des milliers de mendiants qui dépendaient de la gentillesse des autres pour survivre. Ayant fait cela pendant de nombreuses années (Ac 4,22), il avait l’habitude d’être évité, ignoré et rejeté.

Mais un jour, Pierre et Jean se rendent au Temple pour prier. Le mendiant les interpelle, ne s’attendant même pas à être remarqué. C’est plutôt eux qui réclament son attention, s’assurant qu’il est conscient d’avoir été spécialement choisi (3.4). L’homme ne veut que de l’argent (v. 5), mais ce que les apôtres lui donnent a plus de valeur. Ils lui offrent un miracle : la mobilité et une nouvelle vie (v. 6‑9).

Nous supplions Dieu de répondre à nos besoins. Dans bien des cas, ce dont nous croyons avoir besoin n’est pas réellement ce qu’il nous faut. C’est quelque chose de plus profond. Heureusement, Dieu sait de quoi nous avons véritablement besoin. Dans sa grâce, il ne fait pas que nous procurer ce que nous demandons. Il nous donne quelque chose d’infiniment mieux (Ép 3.20 ; 1 Th 1.14).

Si j’étais ce mendiant, demanderais-je seulement de l’argent pour survivre ? Ou rechercherais-je ce qui me permettrait réellement de vivre ?