Mes frères et nos familles ont passé la journée à déménager nos parents de la maison de notre enfance. Tard dans l’après-midi, nous y sommes retournés pour récupérer des choses et, sachant que ce serait la dernière fois que nous nous y trouverions, nous nous sommes fait photographier sous le porche arrière. Je me retenais de pleurer, puis ma mère s’est tournée vers moi et m’a dit : « Tout est maintenant vide. » J’ai craqué. La maison qui avait renfermé cinquante et un ans de souvenirs était désormais vide. J’ai essayé de ne plus y penser.

J’ai mal pour Jérémie qui a dit ceci : « Eh quoi ! elle est assise solitaire, cette ville si peuplée ! » (LA 1.1.) Mais Jérusalem était déserte « à cause de la multitude de ses péchés » (V. 5). Dieu a exilé son peuple à Babylone parce qu’il s’était rebellé contre lui et refusait de s’en repentir (V. 18). Mes parents ne déménageaient pas parce qu’ils avaient péché, du moins pas directement. Depuis qu’Adam a péché dans le jardin d’Éden, la santé de chacun décline néanmoins au fil de sa vie. En vieillissant, il n’est pas rare que nous emménagions dans une demeure plus petite et plus facile à entretenir.

Je suis reconnaissant pour les souvenirs qui ont rendu notre modeste maison spéciale. La souffrance est le prix de l’amour. Je sais que je ne ferai pas mes prochains adieux à la nouvelle maison de mes parents, mais à eux-mêmes. Et j’appelle Jésus à venir mettre fin aux adieux et à restaurer toutes choses. Mon espérance est en lui.