Les deux femmes occupaient les sièges de chaque côté de l’allée. Comme le vol durait deux heures, je n’ai pas pu m’empêcher de capter des bouts de leurs interactions. De toute évidence, elles se connaissaient, elles étaient peut-être mêmes parentes. La plus jeune des deux (probablement dans la soixantaine) ne cessait de piger dans son sac pour tendre à l’autre (je dirais dans les quatre-vingt-dix ans) des tranches de pomme, puis des petits sandwichs faits maison, ensuite une lingette nettoyante, et finalement une copie impeccable du journal The New York Times. Tous les gestes étaient empreints d’une grande tendresse et d’une grande dignité. Comme nous nous levions pour sortir de l’avion, j’ai dit à la plus jeune : « J’ai remarqué votre façon de prendre soin d’elle. C’était beau à voir. » Elle m’a répondu : « C’est ma meilleure amie. C’est ma mère. »

Ne serait-ce pas merveilleux si nous pouvions tous en dire autant ? Certains parents sont comme des meilleurs amis. D’autres sont tout le contraire. À dire vrai, ces relations sont à tout le moins complexes. Sans nier cette complexité, Paul nous exhorte malgré tout à « exercer la piété envers » nos parents et nos grands-parents, notre « famille » (1 TI 5.4,8).

Nous avons trop souvent tendance à ne prendre soin de nos proches que s’ils ont été ou sont bons envers nous. Autrement dit, s’ils le méritent. Paul nous offre toutefois une meilleure raison de bien agir envers eux : parce que « cela est agréable à Dieu » (V. 4).