En tant que prédicateur, je me soucie, avec raison, du contenu de chacune de mes prédications du dimanche. Je dois avouer cependant que je peux tomber dans un piège : celui d’accorder plus d’importance à ce que les gens pensent de mon message qu’au fait qu’ils le comprennent ou que mes paroles les bénissent, ainsi que le Seigneur. Il peut m’arriver de trop m’inquiéter de l’accueil que réserveront les membres de mon Église à mon message. Si j’aperçois un front plissé dans l’assemblée, surtout lorsqu’il s’agit de quelqu’un que je connais bien et dont je respecte la vie spirituelle, cela nuit à la fluidité de mon message et me consterne.

Dans 2 Samuel 6, David ne se préoccupait pas de l’opinion des autres puisqu’il « dansait de toute sa force » devant l’arche (V. 14). Son comportement ne convenait pas à son statut de roi, ni au caractère d’un puissant guerrier. (« Saül a frappé ses mille, et David ses dix mille », avait-on chanté dans 1 Samuel 18.7.) Les rois et les guerriers ne se laissaient tout simplement pas aller à autant de passion et d’exubérance devant leurs sujets. Qu’ont pensé ses généraux de lui ?

David dansait devant Dieu « de toute sa force », parce que Dieu est digne de toute notre adoration et qu’il exige que nous nous donnions tout entiers à lui. L’auteur de l’hymne Quand je contemple cette croix rend parfaitement cette idée avec ces paroles : « Mais voici ma vie et mon coeur ! C’est ce qu’un tel amour demande ! »

De même, dans Jean 7.1‑52, nous voyons toute la passion avec laquelle Jésus a fait ce que son Père lui demandait. Il s’est mis à dos sa famille, les Juifs, la multitude et les pharisiens, mais il a persévéré en dépit de leurs critiques et de leurs agressions physiques. Seule l’opinion de son Père comptait vraiment pour lui. Faisons en sorte que cela soit aussi vrai de nous tandis que nous servons avec passion le seul Spectateur qui compte.