En 1865, vers la fin de la guerre civile américaine, le président Abraham Lincoln a prononcé ces paroles dans le cadre de son deuxième discours d’investiture : « Efforçons-nous de terminer le travail commencé, de panser les plaies de la nation, de prendre soin de ceux qui ont combattu, de leurs veuves et de leurs orphelins, et de faire tout notre possible pour instaurer et conserver une paix juste et durable entre nous et avec toutes les nations. »
Au moyen de ces paroles, Lincoln tentait de conduire sa nation sur la voie de la réconciliation et de la guérison, mais malheureusement, il n’en a pas eu le temps. Voilà le but des discours d’investiture : ils donnent le ton de chaque nouvelle administration et révèlent la direction souhaitée.
Dans le livre de Luc, Jésus prononce son propre discours d’ouverture – il ne le fait pas pour inaugurer une présidence, mais le royaume de Dieu (4.18‑21). Ses premiers mots sont tirés d’Ésaïe 61 et parlent de la libération des prisonniers, de la guérison des aveugles et de la délivrance des opprimés. Ce sont les priorités du royaume : libérer, guérir et faire justice.
Mais il n’y a pas que les paroles de Jésus qui reflètent ces priorités. Après que l’ange Gabriel a visité Marie, la mère de Jésus, elle a entonné un chant exaltant le Dieu qui avait élevé les humbles et rassasié de biens les affamés (1.52,53). Et Jean-Baptiste a fait une déclaration semblable dans Luc 3 – afin de se préparer pour la venue de Jésus, les gens devaient vivre généreusement et honnêtement (V. 10‑13).
Tous ces exemples nous aident à voir que la pratique de la compassion et de la justice n’est pas une activité optionnelle que nous choisissons de faire ou non. C’est le coeur et l’âme de l’Évangile et du royaume de Dieu, la priorité que fixe Jésus lors de son ministère officiel. En tant que ses ambassadeurs (2 CO 5.20), nous avons le privilège de faire de ces priorités les nôtres, selon que Dieu nous dirige et nous en rend capables.
Si la compassion et la justice devenaient vos priorités, comment le démontreriez-vous ? Pourquoi considérons-nous parfois que les actes de compassion et de justice sont secondaires dans notre vie de foi ?