Au Moyen Âge, certains moines conservaient un crâne sur leur bureau pour se rappeler leur état mortel et leur mort à venir. Ce presse-papiers osseux évoquait explicitement l’aspect éphémère de leur existence et leur remémorait leur besoin de bien hiérarchiser leurs priorités.
Bien que la pratique de ces moines consistant à regarder des crânes et à réfléchir continuellement à leur mort nous semble déprimante, tant le psalmiste que l’Ecclésiaste associent l’habitude de considérer la nature éphémère de la vie à l’obtention de la véritable sagesse (EC 7.4). Le psalmiste a fait cette prière : « Enseigne-nous à bien compter nos jours, afin que nous appliquions notre coeur à la sagesse » (90.12). Cela veut-il dire que nous devrions être morbides et déprimés en tout temps ? Non, c’est tout à fait le contraire !
Il est sage de nous rappeler que notre temps sur terre est compté, puisque cela nous rend capables d’aimer et de chérir les autres, et d’être reconnaissants pour le temps que nous passons avec eux (EC 7.2). En nous rappelant notre mort, nous nous motivons à célébrer la vie et à faire des choix judicieux, à accepter les projets de Dieu et les choses qu’il permet dans notre vie (V. 13,14). Idéalement, si nous prenons l’habitude de nous souvenir de la brièveté de la vie, nous serons mieux à même de faire la différence entre ce qui est important et ce qui ne l’est pas. Cela devrait nous conduire à Jésus et à faire l’expérience de la vie abondante, de sorte qu’elle jaillisse aussi de nous (JN 10.10).
Avons-nous utilisé notre temps précieux de façon insensée et ingrate pour accomplir des choses vaines et sans importance (EC 7.6) ? Puisque nous ne connaissons pas le nombre de jours qu’il nous reste à vivre, demandons-nous ce que nous ferons de la vie que Dieu nous a donnée aujourd’hui. « Vous êtes une vapeur qui paraît pour un peu de temps, et qui ensuite disparaît » (JA 4.14). Jacques savait bien évaluer les choses.
Comment la brièveté de la vie a‑t‑elle influencé la définition de vos priorités ? Comment le fait de penser à la mort peut-il être soit bon, soit mauvais ?