Dans la traduction de l’hymne « Amazing Grace » (Grâce infinie), l’un des vers se lit comme suit : « C’est la grâce qui m’a enseigné la crainte, et la grâce a soulagé mes craintes. » La grâce m’enseigne à craindre ? Qu’est-ce que la grâce a de si effrayant ?
David a trouvé les réponses à ces questions lorsqu’il a rapporté l’arche de l’alliance à Jérusalem. C’était une célébration festive et bruyante, du genre qui peut embrouiller l’esprit d’un homme (2 S 6.5). Lorsque les boeufs ont fait pencher le char, Uzza a étendu la main pour stabiliser l’arche et est mort sur place (V. 6,7).
David était irrité et effrayé. Il a compris que l’arche était dangereuse puisque Dieu y était (V. 8,9). L’Éternel, qui donne lui-même la vie (JN 17.3), a choisi de donner la mort à ceux qui violaient sa gloire. Si Dieu est la seule source de vie, nous devons donc craindre de perdre le privilège de l’aimer.
Le théologien Karl Barth a affirmé que nous devons craindre Dieu, et l’aimer, plus que tout. Le raisonnement de Barth était le suivant : Puisque aimer Dieu est source de vie, « si nous ne sommes pas autorisés à l’aimer et si nous ne l’aimons pas, nous n’avons qu’à anticiper d’être anéantis par sa main ».
Nous ne faisons pas une faveur à Dieu lorsque nous prions ou creusons dans sa Parole. C’est lui qui nous accorde une faveur, puisqu’il nous donne accès au seul chemin vers la vie. Dieu ne laissera pas la porte ouverte pour toujours ; il « a fixé un jour où il jugera le monde selon la justice, par l’homme qu’il a désigné » (AC 17.31). Ce jour n’étant pas encore arrivé, nous avons donc encore du temps devant nous. Ne recevons pas « la grâce de Dieu en vain […] Voici maintenant le temps favorable, voici maintenant le jour du salut » (2 CO 6.1,2). Si vous aimez Dieu, vous le craindrez et le révérerez.
Est-ce la crainte de Dieu ou l’amour pour Dieu qui domine dans votre coeur ? Comment ces deux émotions sont-elles reliées de sorte que l’une augmente ou diminue en fonction de l’autre ?