Ma mère a pris l’habitude de nous demander si nous aimerions conserver certaines de ses choses une fois qu’elle nous aurait quittés. Elle a tendance à accumuler les biens, et ma soeur et moi avons répondu à ses réflexions sur la mort avec un humour léger en lui disant de ne pas cacher d’argent dans sa maison parce que nous envisageons de la vendre entièrement meublée après sa mort. Quand j’ai réalisé l’autre jour que ma mère avait conservé une couronne de vigne fabriquée par mon père il y a plus de vingt ans, je lui ai dit, un peu en plaisantant, d’inscrire mon nom dessus.

Ceux qui ont vécu la mort d’un être cher connaissent les tensions accrues qui se créent entre les membres de la famille à la suite d’un décès. La douleur que nous éprouvons lorsque nous perdons un être cher nous pousse à revendiquer tout ce qui nous rappelle cette personne dans le but de prolonger cette connexion. Malheureusement, nos efforts pour conserver l’amour que nous éprouvons pour ceux qui sont décédés peuvent nous coûter notre relation avec ceux qui sont encore en vie.

L’Écriture nous donne un aperçu des pensées de Marie alors qu’elle assiste à la mort de son Fils Jésus, mais nous pouvons très bien imaginer ce qu’elle a dû ressentir (Jn 19.25). Les souvenirs se bousculent dans son esprit et ses pensées s’accélèrent alors qu’elle tente de faire le lien entre le fils qu’elle a aimé et élevé et le Messie venu pour sauver l’humanité (Lu 2.19,34,35,51).

Marie n’a même pas pu conserver son vêtement en souvenir du temps passé avec lui. Elle regardait ceux qui avaient cloué Jésus sur la croix tirer au sort sa tunique pour savoir qui en prendrait possession (Jn 19.24 ; Ps 22.18). Malgré le tourment émotionnel qu’elle éprouvait, Jésus a offert le pardon à ceux qui étaient la cause de sa douleur inexprimable (Lu 23.34). Elle n’a pas revendiqué de biens, mais uniquement l’espérance future que tous ceux qui sont en Jésus partagent maintenant.