Il y a deux ans, je tenais la main de mon père alors qu’il rendait son dernier soupir. Depuis ce temps, j’ai du mal à m’imaginer un monde sans mon père. J’ai fait et je fais encore certaines découvertes concernant le deuil.

J’apprends qu’il est tout à fait normal de pleurer. Salomon a fait remarquer qu’il y a un temps pour chaque chose, y compris « un temps pour pleurer » et « un temps pour se lamenter » (Ec 3.4).

J’ai appris que la première règle du deuil, c’est qu’il n’y a pas de règles. Il n’est ni défini ni méthodique. Il n’y a pas de marche à suivre ni d’échéancier à respecter. Les divers aspects du deuil (la séparation déchirante, l’incrédulité, la colère, la culpabilité, le désespoir, etc.) entrent et sortent de notre coeur sans ordre précis. Il n’existe aucun moyen de savoir combien de fois nous éprouverons une certaine émotion ou une soi-disant phase de deuil.

J’apprends que ce n’est pas parce que vous ressentez quelque chose une fois que vous ne la ressentirez plus jamais ou que vous ne combattrez plus ce que vous avez déjà combattu. La plupart des gens ressentent plusieurs émotions récurrentes et se questionnent continuellement durant leur deuil, et parfois comme si c’était la première fois. Après avoir perdu sa femme, C. S. Lewis a observé ceci : « Car dans le chagrin “rien ne se tient tranquille”. On s’obstine à émerger d’une phase, mais ça revient toujours. Encore et toujours. Tout se répète. »

Aussi fou que cela me paraisse parfois, j’apprends que j’ai besoin de pleurer. Selon Jésus, le réconfort est réservé aux affligés (Mt 5.4). J’apprends que me laisser aller à la douleur d’une perte m’amène à m’appuyer sur Dieu et vers les autres pour trouver le réconfort.

Finalement, j’apprends que Paul avait raison lorsqu’il a écrit que les chrétiens s’affligent avec espérance. C’est l’espoir de revoir nos êtres chers au retour de Jésus qui nous aide à supporter nos pertes amères (1 Th 4.13‑17).