À la première lecture, on dirait une histoire d’amour. En vérité, c’est le récit d’un des actes les plus insensibles de David.

David était en guerre contre le roi Saül (2 S 3.1). Après la mort du roi, Abner, son commandant d’unité, a décidé de changer de camp et d’aider David à accéder au trône (v. 8‑10). « Fais alliance avec moi », a dit Abner, « et voici, ma main t’aidera pour tourner vers toi tout Israël » (v. 12). David a accepté, mais à une condition : « [Amène] d’abord Mical » (v. 13).

Mical était la fille de Saül. Il l’avait d’abord donnée en mariage à David, mais après la fuite de ce dernier, il l’avait donnée à Palthi (1 S 18.27 ; 25.44).

Il est possible que David n’ait pas fait revenir Mical parce qu’il l’aimait. Celle-ci avait de la valeur aux yeux de David, mais pour d’autres raisons. Certains commentateurs affirment que la ramener auprès de lui faisait de David le gendre légitime de Saül et soutenait sa revendication au trône. Ne tenant pas compte des désirs de Mical et des sentiments de Palthi, David a réclamé son trésor politique. Palthi a suivi Mical en pleurant, tandis qu’on la ramenait jusque chez David (2 S 3.16).

Nous percevons souvent David comme un homme selon le coeur de Dieu, qui était bon envers les handicapés et les personnes âgées (1 S 13.14 ; 2 S 9), et qui a épargné la vie de son ennemi alors qu’elle était entre ses mains (1 S 24). Mais comme Eugene Peterson l’a dit, David a possiblement touché le fond lors de cet incident. Il est devenu « un homme qui sacrifie sa compassion sur l’autel du pouvoir ».

Quelle leçon devons-nous donc tirer de la vie de David ? Selon Peterson, « l’histoire de David ne nous enseigne pas ce que Dieu entend faire de notre vie. Au contraire, elle nous apprend qu’il se sert de la matière première de notre vie, telle qu’il la trouve. » Dieu prend et utilise des pécheurs imparfaits.

Vous sentez-vous trop pécheur pour être accepté de Dieu ? Sa grâce vous prendra comme vous êtes, un être imparfait.