Lorsque l’épicier William Straw est mort subitement en 1932, la famille de cet homme originaire de Worksop, en Angleterre, a été dévastée. Dans sa douleur, elle a choisi de laisser la maison de briques rouges de William telle qu’elle était lors de son décès. Au fil des ans, les deux fils de Straw y ont vécu et l’ont gardée dans un état impeccable. Ils ont laissé les manteaux et les chapeaux de leur père près de la porte d’entrée, son savon près de la baignoire et des boîtes de sardines et de haricots dans le garde-manger. En 1991, après la mort du dernier survivant, la National Trust a repris cette maison. Elle l’a maintenant ouverte au public, permettant ainsi aux gens d’avoir un aperçu de la vie anglaise d’il y a 80 ans.

Le mieux que nous puissions faire est de préserver les images et les souvenirs du passé, puisque nous ne pouvons arrêter le temps. Ecclésiaste nous rappelle que notre vie est formée de plusieurs périodes, et chacune a sa place. Il y a « un temps pour naître, et un temps pour mourir ; un temps pour planter, et un temps pour arracher ce qui a été planté […] un temps pour se lamenter, et un temps pour danser » (Ec 3.2,4). Bien que nous devions faire bon usage de notre temps et discerner la meilleure façon d’occuper nos jours, nous ne pouvons choisir la direction que prendra le temps.

Peut-être voulons-nous nous accrocher fermement à nos périodes de joie et d’abondance, mais le fait est que nous connaîtrons aussi des périodes de tristesse et de besoin. Dans notre culture, nous consacrons beaucoup d’effort à rester jeune, mais l’âge nous rattrape tous. Il y a, en effet, « un temps pour mourir » (v. 2).

L’auteur d’Ecclésiaste nous rappelle que nous ne devons pas chercher à diriger notre vie ou craindre que Dieu nous ait donné peu de jours, puisqu’il « fait toute chose belle en son temps » (v. 11). Quand Dieu est le Seigneur de nos journées, nous pouvons recevoir chaque moment comme un cadeau de sa part, et en tirer le maximum.