À l’époque de la lutte pour les droits civiques aux États-Unis, la miséricorde exigeait l’abolition de lois injustes, mais requérait aussi que chacun passe délibérément à l’action. Il fallait plus qu’enlever les signes « Blancs seulement » ou autoriser les Noirs à voter. L’accueil véritable et les bonnes relations exigeaient que les Blancs donnent le coup d’envoi à l’amitié ; et exigeaient aussi que les Noirs prennent (encore et encore) le risque de s’engager dans une amitié et un contexte où ils étaient lésés et exclus. Cela a nécessité de mettre l’amour en action.

Jésus constitue l’amour de Dieu en action, l’incarnation de la bonté de Dieu. La vie de Jésus a été l’annonce de l’arrivée du royaume de Dieu, une nouvelle réalité où tous (Juifs et Grecs, riches et pauvres, puissants et opprimés, beaux et vilains) sont les bienvenus. Dieu ne nous a pas offert une relation à distance, mais il est plutôt venu à nous. Il nous a poursuivis inlassablement de son amour.

La bonté de Dieu est visible au sens cosmique (pour le monde entier), mais elle a aussi pris forme dans des récits particuliers. Jésus a rassemblé ses disciples en appelant des personnes précises avec des noms distinctifs. Jean nous raconte que « Jésus voulut se rendre en Galilée, et il rencontra Philippe » (Jn 1.43). On comprend ici que Jésus était à sa recherche, qu’il l’avait dans sa mire divine. Puis, après sa rencontre avec Jésus, Philippe est allé chercher Nathanaël de la même manière dont Jésus l’avait fait pour lui. « Viens, et vois », a-t-il dit à son ami (v. 46).

C’est ainsi que la bonté fonctionne. Elle nous inonde, puis elle se déverse sur les autres. Mais vous devez premièrement l’accepter. Vous devez être conscient que vous êtes accueilli, voulu et aimé. Dieu vous a appelé à sortir du froid, de la solitude, de l’endroit où vous avez été réduit au silence et rejeté. Dieu vous a appelé et vous a accueilli à la maison. Vous êtes maintenant libre d’inviter les autres à faire de même.