Une de mes connaissances, quelqu’un de très intelligent et ayant un penchant pour la philosophie, manifeste également une antipathie pour Dieu et la religion. Il aime provoquer. Il a récemment cité Épicure, un philosophe du IIe siècle qui a dit : « La justice n’est rien en soi, elle n’a de sens que dans les contrats liant les parties et rédigés pour déclarer que l’on évitera de se nuire mutuellement. »

Si Épicure enseignait que voir la justice comme un idéal déconnecté des choix réels de la vie fait de la notion de justice une imposture, je suis d’accord. Il semble cependant qu’Épicure soutenait (et mon ami aussi) qu’il n’existe pas de justice qui règne sur les affaires des hommes. Au contraire, les choix humains déterminent ce qui est juste ou injuste.

Je crois que le point de vue d’Épicure est totalement faux, et j’en suis reconnaissant.

En transmettant les lois dictant les principes directeurs de la justice pour Israël, Moïse soulevait cette question : « [Que] demande de toi l’Éternel, ton Dieu ? » (De 10.12.) La justice est placée devant nous par Dieu, et non par nous-mêmes (v. 18). Sa justice porte un jugement sur nos actions. Ses vérités et ses voies nous donnent comme instruction de nous y conformer. La justice vient de Dieu, et non de nous.

Les désirs impulsifs et inconstants de la logique humaine et les affections volages du coeur humain ne sont pas en mesure de résister à l’historique de violence et d’oppression de l’humanité. Le continuel refrain de l’histoire de l’homme est la présence insidieuse de notre avidité et notre égoïsme. S’il n’y a pas de juge au-dessus de nous, et si le bien et le mal n’existent que par notre propre choix, nous nous faisons des illusions en croyant que notre sens moral peut fournir une réponse claire et sans équivoque aux sévices et à la violence.

Cependant, le Dieu de justice règne sur la terre, et on nous dit de lui obéir (v. 13). Voilà de bonnes nouvelles.