On peut voir les béatitudes comme une ligne de conduite à suivre. Dans ce cas, pensons-nous, Jésus veut que l’on soit humble (Mt 5.5), miséricordieux (v. 7), ayant le coeur pur (v. 8) et procurant la paix (v. 9).

Ce sont là de merveilleuses qualités. Toutefois, si nous voulons être cohérents dans notre approche des béatitudes, ces « qualités » peuvent être trompeuses. Jésus veut-il vraiment que l’on soit affligé (v. 4), persécuté et insulté ? (v. 10,11.) Cette façon de comprendre les béatitudes peut insinuer que le salut s’obtient par les oeuvres. En étant humble, doux, miséricordieux, etc., on suppose que Dieu nous « bénira ».

Ce n’est peut-être pas ce que Jésus voulait dire. Selon Luc, il est évident que Jésus ne s’adressait pas à des personnes qui se pensaient pauvres, affamées ou tristes, mais à des personnes qui l’étaient réellement (Lu 6.17-23).

Cela a mené des commentateurs comme Dallas Willard à croire que les béatitudes de Jésus ne sont pas une ligne de conduite, mais une liste de « parias » exclus par la société et « bénis » par Jésus (Mt 4.23-25). Ils étaient pauvres en esprit (5.3), affligés (v. 4), débonnaires (v. 5), affamés et assoiffés de justice (v. 6), ridiculisés, car ils sont miséricordieux et purs de coeur (v. 7,8), des agents de paix plutôt que des radicaux politiques (v. 9), persécutés, car ils faisaient le bien et suivaient Jésus (v. 10,11). Toutes ces personnes étaient « méprisées » tant par les païens que par l’élite religieuse de l’époque.

Si c’est ce que Jésus voulait dire, le message des béatitudes est radical. Jésus accueille tous ceux que la société rejette. Aujourd’hui, ce serait les meurtriers, les voyeurs, les vendeurs de drogue, ou les sans-abris, les malades mentaux et les personnes obèses.

Jésus ne tient pas compte de la popularité des personnes. Il accueille tous ceux qui s’approchent de lui.