Ma fille me rappelle constamment que dans les relations, tout est une question de perspective. En la regardant naviguer parmi les péripéties de l’adolescence, j’y vois le reflet de ma propre confusion. Ce que j’entends n’est pas toujours ce à quoi je m’attends. Il lui est facile de voir les bonnes intentions derrière les paroles d’amis en qui elle a confiance. Mais même la plus anodine des paroles, si elle est dite par quelqu’un l’ayant déjà blessée, est pour elle une flèche en plein coeur.

Ésaïe 61 nous parle du travail de Jésus en tant que notre Messie. Conscients de notre incapacité à gérer nos péchés par nos propres forces, nous affirmons sincèrement que notre pardon provient de son sang. Par contre, lorsqu’il s’agit de nos propres blessures, nous oublions parfois que ces mêmes meurtrissures qui ont payé le prix de nos péchés sont plus que suffisantes pour guérir notre coeur brisé. Matthieu 5.4 nous dit : « Heureux les affligés, car ils seront consolés ! »

Il n’y a rien que la puissance des ténèbres préfère que de nous garder dans la douleur et la discorde. Nous protégeons ces endroits où nous avons été blessés, et gare à ceux qui s’en approchent de trop près. En accumulant les maux, notre prudence évolue rapidement en suspicion. La moindre remarque devient péjorative et source de malentendus qui engendrent des désaccords, et les insultes s’ensuivent.

Le vrai discernement, c’est de voir toute chose à la lumière de la croix, là où nous sommes réconciliés avec Dieu. Grâce aux souffrances de Jésus, nous pouvons échanger nos coeurs meurtris contre sa guérison (És 61.1).

Que la trahison ayant causé notre souffrance soit réelle ou illusoire, la plénitude n’est pas un concept exclusif à l’éternité. Ce même sang qui est suffisant pour couvrir nos plus sombres péchés, peut aussi guérir nos plus profondes meurtrissures (Ps 109.22,26).