Il a été seul pendant la majeure partie de son ministère. Il semble que personne ne se souciait d’écouter ses paroles. On l’a forcé à vivre ses derniers jours en exil. Sa vie a été un échec selon les standards du monde en matière de réalisations. Son nom était Jérémie (alias « le prophète pleurnichard »).
En lisant le texte qui traite du ministère éprouvant de Jérémie, je me suis demandé s’il lui était arrivé de repenser au moment où Dieu l’avait appelé à son service et s’il avait remis en question le fait que Dieu n’ait pas rempli sa part du contrat (Jé 1.19). Je suis certaine que moi, je l’aurais fait.
Je suis heureuse de découvrir que Jérémie l’a fait aussi. Ses lamentations ont été consignées dans Jérémie 20.7‑18. Ses paroles sincères nous sont utiles puisque, comme nous, il a eu des hésitations.
Comme lui, nous avons l’impression que Dieu nous a bernés lorsque nous ne voyons pas de fruits résulter de nos travaux, mais recevons plutôt des moqueries en guise de récompense. Dans pareille situation, nous serions tentés de jeter l’éponge.
Cependant, Jérémie a mis de côté sa mauvaise humeur et il a fait la volonté de Dieu, et ce, en dépit de son état d’esprit. Il était tenu de proclamer la Parole de Dieu. En se rappelant les promesses de Dieu, la prière de Jérémie l’a amené à éclater en louanges (v. 11-13). Toutefois, cette euphorie a été de courte durée car l’instant d’après il a maudit le jour où il est né (v. 18).
Heureusement, il a repris courage après avoir prononcé ces paroles déprimantes. Jérémie 20 renferme les derniers écrits de ses lamentations. Dans les 32 chapitres suivants, nous constatons que le prophète est resté fidèle à son appel.
Francis Schaeffer a écrit : « Qu’est-ce que Dieu s’attend à ce que Jérémie fasse ? Qu’espère Dieu de chaque être humain qui prêche dans une époque en perdition comme la nôtre ? Voici ce qu’il attend de l’homme : qu’il s’attelle à la tâche sans plus attendre. Il ne réprimande pas un homme pour cause de fatigue, mais il ne veut pas non plus qu’il arrête de partager son message parce que des gens sont contre lui » (Traduction libre).