Mes garçons aiment jouer au jeu du chat (tag). Pour l’instant, je cours encore plus vite qu’eux. L’un de nos endroits préférés pour y jouer est un espace vert de notre quartier. C’est un terrain très herbeux qui se rétrécit aux deux extrémités, ce qui lui donne une forme étrange. Mes garçons ont l’habitude de courir vers l’un de ces coins au fond du terrain. Ils croient ainsi me distancer, mais en fait ils ne font que se diriger vers une impasse. Je leur donne de la place pour courir et lorsqu’ils croient être loin et en sécurité, je referme l’espace. Au lieu de réfléchir à un moyen de s’enfuir, ils regardent plutôt leur monde s’écrouler.
Jonas est un prophète, ce qui signifie qu’il parle de la part de Dieu. Cependant, lorsque Dieu lui demande de se rendre à Ninive pour annoncer son « jugement » sur la ville, Jonas s’enfuit (Jon 1.2,3). Il prend plutôt le chemin de la ville de Japho, qui se situe complètement à l’opposé de Ninive. Dès l’instant où il prend la fuite, son monde s’effondre petit à petit devant lui. Le prophète désobéissant saute à bord d’un navire qui se dirige vers Tarsis. Il est « profondément endormi au fond du navire », littéralement « couché dans les confins du bateau » (v. 5). Jonas croit qu’il fuit, mais s’il réfléchissait, il réaliserait que son monde est en train de s’écrouler autour de lui. Plus tard, il sera pris au piège dans le ventre d’un gros poisson. À ce moment-là, son univers consiste en un simple cercle étroit.
Jonas a fui loin de Dieu, mais il a aussi fui loin de lui-même. Il était un prophète, mais il ne voulait pas faire ce que Dieu lui ordonnait. Il ne voulait pas communiquer le message de Dieu à un peuple qu’il méprisait. Ainsi, non seulement le monde de Jonas s’écroulait devant lui, mais sa personne elle-même périssait. Il était de moins en moins fidèle à lui-même et à ce pour quoi Dieu l’avait créé.
Lorsque nous fuyons Dieu, nous ne faisons pas que nous éloigner de lui. Nous périssons.