Merci bien », a dit l’homme derrière le comptoir postal à la personne devant moi. Jon, le commis, m’avait vu dans la queue et espérait que je l’avais entendu. Mon tour venu, j’ai salué Jon, qui avait été un de mes étudiants au secondaire dans les années 1980.
« Avez-vous remarqué ce que j’ai dit à la dame ? » m’a demandé Jon. « Je lui ai dit : “Merci bien.”»Voyant que je ne comprenais pas ce qu’il voulait dire, il a ajouté : « Vous vous rappelez ce que vous nous avez dit concernant le mot bien ? Vous avez dit que le bien, c’est ce quelque chose qu’on peut faire et non un mot pour dire beaucoup
Étonnant ! Jon se rappelait une leçon de vocabulaire datant d’un quart de siècle. Cela démontre clairement l’importance de ce que nous disons aux autres, et corrobore également une de mes strophes préférées de la poétesse Emily Dickinson : « On dit qu’un mot meurt une fois dit. Je dis qu’il ne fait que commencer à vivre ce jour-là.»
Les paroles qui sortent de notre bouche peuvent avoir des effets à long terme. Nos commentaires, nos compliments, et même nos critiques acerbes peuvent rester dans la mémoire de nos auditeurs pendant des décennies.
Pas étonnant que l’Écriture dise : « Celui […] qui retient ses lèvres est un homme prudent » (Pr 10.19). Les paroles que nous disons aujourd’hui continuent de vivre. Assurons-nous donc qu’elles proviennent de la « langue du juste » (v. 20). – J.D.B.