« Une épine est entrée dans ton pied, c’est pourquoi tu pleures parfois la nuit », a écrit Catherine de Sienne au XIVe siècle. En ajoutant : « Il y en a ici-bas qui peuvent la retirer. Ils ont acquis leur compétence de [Dieu]. » Catherine a consacré sa vie à cultiver cette « compétence », et nous nous souvenons d’elle encore aujourd’hui pour sa remarquable capacité à user d’empathie et de compassion envers ceux qui souffraient.

Cette image de la souffrance comme une épine bien enfoncée qui exige tendresse et compétence pour être enlevée me reste en mémoire. Elle illustre bien à quel point nous sommes complexes et blessés, et nous rappelle la nécessité de puiser plus profondément en nous pour acquérir la vraie compassion. Ou, comme l’apôtre Paul le décrit, cela nous rappelle que, pour aimer comme Jésus aime, il faut plus que de bonnes intentions et des vœux pieux : « Réjouissez-vous avec ceux qui se réjouissent ; pleurez avec ceux qui pleurent » (V. 15). Cela vaut pour nous tous.

Dans un monde brisé, personne ne s’en tire indemne. Blessures et cicatrices sont notre lot à tous. Mais l’amour que nous trouvons en Christ est plus profond ; un amour assez tendre pour extirper ces épines avec le baume de la compassion.