Lors de la sortie de son livre sur le Saint-Esprit, un interviewer a demandé au théologien allemand Jürgen Moltmann : « Comment activez-vous le Saint-Esprit ? Pouvez-vous prendre une pilule ? » Moltmann a froncé les sourcils, secoué la tête, souri et répondu avec un fort accent : « Que faire ? Ne faites rien. Attendez-vous à l’Esprit, et il viendra. »

Moltmann a mise en lumière l’erreur que nous avons de croire que, grâce à notre énergie et notre expertise, nous pouvons faire que les choses arrivent. Le livre des Actes nous révèle cependant que Dieu peut les faire se produire. Au début, l’Église n’avait rien à voir avec une stratégie humaine. L’Esprit est plutôt arrivé « comme […] un vent impétueux » dans une pièce où se trouvaient des disciples apeurés, impuissants et abasourdis (V. 2.2). Ensuite, il a anéanti toute supériorité ethnique en rassemblant des gens en conflit au sein d’une même nouvelle communauté. Les disciples étaient aussi choqués que quiconque de voir ce que Dieu accomplissait parmi eux. Ils n’ont rien fait se produire, sinon par le pouvoir de l’Esprit (V. 4).

L’Église – et notre œuvre commune dans le monde – ne se définit pas selon ce que nous sommes capables de faire. Nous dépendons entièrement de ce que seul l’Esprit peut accomplir. Cela nous permet d’être audacieux et en paix. En ce jour de célébration de la Pentecôte, puissions-nous nous attendre à l’Esprit et lui répondre.