Dans l’une des fables de Jean de la Fontaine, un renard vorace voit des raisins pendre sur une treille. Il saute, mais n’arrive pas à les atteindre. Découragé, il file en maugréant : « Ils sont trop verts […] et bons pour des goujats. »
Comme ce renard, les gens se convainquent parfois qu’ils ne veulent pas ce qu’ils ne peuvent pas avoir. La seule chose qui est pire est quand ils essaient d’obtenir à tout prix ce qu’ils ne peuvent pas avoir.
Le roi Achab aurait probablement abandonné l’idée de posséder la vigne qu’il désirait si ce n’était de sa femme, Jézabel. Achab a essayé d’acheter le lot qui appartenait à Naboth, mais ce dernier a refusé de le vendre. Rabroué, le roi est retourné chez lui « triste et irrité » (1 R 21.4). Voyant son mari abattu, Jézabel a fait assassiner Naboth afin que le roi puisse acquérir sa petite vigne.
Le roi Achad pouvait obtenir presque tout ce qu’il désirait grâce à sa position. Malgré tout, il ne pensait qu’à la seule chose qu’il ne pouvait pas avoir. La fixation d’Achab ne lui est pas propre. David voulait Bath-Schéba à tout prix (2 S 11.1-4), et Adam et Ève devaient goûter le fruit que Dieu leur avait défendu de manger (GE 3.6,7).
Nous sommes parfois tentés de rechercher les choses que nous ne devrions pas avoir. Nous sommes particulièrement vulnérables devant ce désir d’obtenir la chose convoitée lorsque nous perdons de vue ce que Dieu nous a déjà donné. Le désir combiné à l’ingratitude produit des ennuis. Cependant, la maîtrise de soi combinée à la gratitude peut nous protéger contre l’avarice.
Si nous apprécions à sa juste valeur tout ce que Dieu a fait pour nous et tout ce qu’il nous a donné, nous serons remplis d’un esprit de contentement au lieu d’un esprit de désir ardent pour ce que nous ne possédons pas ou que nous ne pouvons posséder. Paul a écrit : « C’est, en effet, une grande source de gain que la piété avec le contentement » (1 TI 6.6). Avec un cœur reconnaissant, puissions-nous reconnaître que Dieu nous donne tout ce dont nous avons besoin !