A-t-il des raisons ? Oui, elles sont nombreuses. En se rendant au parc pour sa course à pied du dimanche, il croise plusieurs églises et il se dit qu’il apprécie sa solitude. En fait, il croit qu’en étant seul il peut se rapprocher de Dieu tout aussi facilement, sinon plus. Cependant, les souffrances qui s’empilent, les multiples excuses et les explications compliquées camouflent une réalité simple : l’Église n’a pas été un endroit de confiance pour lui.

Certaines personnes, lorsqu’on les offense, « aiguisent leur langue comme un glaive [et] lancent comme des traits leurs paroles amères » (PS 64.4). Toutefois, il est aussi dangereux d’utiliser la distance relationnelle comme remède aux plaies suppurantes (PR 18.19). Pour réussir à atteindre ceux qui ont quitté l’Église, il faut être conscient d’au moins deux de ces portes de sortie : un conflit enterré et des attentes insatisfaites. Être uni avec les autres croyants en Jésus ne veut pas dire être conforme à eux, et éviter de gérer un conflit engendrera assurément des frictions. De même, vouloir être d’accord sur des aspects de second plan de la foi représente une façon de penser égocentrique, surtout pour un royaume composé de plusieurs tribus et de plusieurs nations (MI 4.2).

L’idée que l’Église est là pour nous servir est tout aussi destructrice. Cette vision, une tentation autant pour ceux de l’intérieur que de l’extérieur de l’Église, peut mener à la formation de cliques et à une mentalité de consommateur. Au contraire, nous sommes appelés à ne pas abandonner notre assemblée, mais à nous exhorter réciproquement (HÉ 10.25).

Dieu s’est approché de nous afin que nous puissions être en contact avec lui et avec ceux qu’il chérit : son épouse, l’Église (V. 23,24). Au final, nous ne pouvons pas blâmer les autres si nous choisissons de prendre nos distances. Puissions-nous nous laisser mener par le Saint-Esprit sur la « route nouvelle et vivante » en nous rapprochant de Dieu et des autres croyants (V. 20,22,25).