Ne jugez point est probablement le verset le plus populaire au monde. Cette phrase de la Bible semble connue de tous, et elle est souvent mal employée. Un ancien politicien continuait d’envoyer des photos inappropriées de lui par messages textes à des étrangers, même après s’être excusé et avoir donné sa démission dans la honte. Il a dit avec colère à un électeur dégoûté qu’il n’avait aucun droit de le juger. Le pape François, lorsqu’on lui a demandé son avis sur les prêtres homosexuels a répondu : « Qui suis-je pour juger ? » Je crois qu’il voulait dire qu’il n’est pas de son ressort de juger les péchés des gens, mais beaucoup l’ont interprété comme appuyant ce mode de vie.
Que voulait dire Jésus lorsqu’il a dit : « Ne jugez point » ? Premièrement, il ne faisait pas référence aux actions. Le mantra « Ne jugez point » est le dernier refuge de celui qui se fait prendre en flagrant délit. Il sait que ce qu’il a fait est mal, mais s’il réussit à culpabiliser celui qui l’a repris, alors lui-même se sentira relativement mieux.
Pour comprendre notre besoin d’un Sauveur, il est indispensable de reconnaître notre état de pécheur. Ainsi, au lieu de fermer les yeux devant celui qui a péché, Jésus nous demande : « [Va] et reprends-le entre toi et lui seul » (Mt 18.15). Paul a écrit : « Frères, si un homme vient à être surpris en faute, vous qui êtes spirituels, redressez-le avec un esprit de douceur » (Ga 6.1). « [Avec] un esprit de douceur » est le facteur clé.
Deuxièmement, Jésus faisait référence aux personnes. Nous ne devons pas être orgueilleux et supposer que nous sommes meilleurs que les autres ; mais nous devons « [prendre] garde à [nous]-même, de peur que [nous] ne [soyons] aussi tenté » (Ga 6.1), et laisser leur sort entre les mains de Dieu. Nous sommes heureux de laisser Dieu être leur juge. Qui voudrait de cette responsabilité ? Notre seule responsabilité est de les aimer, ce qui signifie parfois de leur signaler leurs fautes.
Au lieu de juger les autres, laissons-nous diriger par Jésus et aimons les autres en jugeant leurs actions avec humilité et douceur.
Comment pouvez-vous discerner si vous exprimez votre jugement dans l’amour ? Comment votre désapprobation empreinte d’amour peut-elle mettre les autres en présence de la grâce et du pardon de Dieu ?