Chaque été, les tortues de mer femelles se fraient un chemin de la mer jusqu’à la plage, où elles pondent leurs oeufs. Lorsque les bébés tortues éclosent, elles se hâtent d’aller vers la mer en suivant la lumière de la lune. Il est tentant pour les gens se trouvant sur la plage de transporter les petits êtres jusqu’au bord de l’eau. Mais leur coup de main bien intentionné ne fait que leur garantir la mort. Le trajet ardu du nid jusqu’à l’océan est essentiel au développement de leurs muscles inexpérimentés pour qu’ils puissent ainsi nager dans les courants océaniques. Écourtez ce processus et les bébés tortues ne survivront pas.
Remémorez-vous ces minuscules tortues lorsque vous aidez les gens. Nous devons faire de notre mieux pour les mettre à l’abri des menaces extérieures, tout comme certaines villes couvrent leurs lampadaires afin d’éviter que les tortues ne les confondent pas avec la lune et n’aboutissent au milieu de la circulation. Mais nous ne devons pas faire à leur place ce qu’ils peuvent et ce qu’ils doivent accomplir. Recevoir un « coup de main » est préférable à la charité.
Paul a entendu qu’il y a certains membres de l’Église de Thessalonique qui « vivent dans le désordre, qui ne travaillent pas, mais qui s’occupent de futilités » (2 Th 3.11). Il croit que, dans ce cas-ci, la charité ne fait que les encourager à exploiter la bonté des autres. Plutôt que de répondre à leurs besoins de base, Paul dit aux dévoués Thessaloniciens de pratiquer l’amour qui châtie bien : « [Éloignez-vous] de tout frère qui vit dans le désordre, et non selon les instructions que vous avez reçues de nous. […] Si quelqu’un ne veut pas travailler, qu’il ne mange pas non plus » (v. 6,11).
Les chrétiens pleins de compassion seront toujours tentés de résoudre les problèmes à la place de ceux qui souffrent. Il serait plus utile de regarder au-delà de leurs besoins immédiats et de les aider à développer leurs muscles en vue du long trajet devant eux que de leur faire un chèque. Il est peut-être pénible de les voir dans les difficultés, mais c’est leur seule voie de survie.
Comment vos épreuves vous ont-elles aidé à devenir plus fort ? Comment le fait qu’on vous ait donné une marge de manoeuvre durant une période difficile vous a-til aidé à améliorer votre endurance ?