Un soir où je prêchais, un homme atteint d’une maladie mentale est entré dans l’église et a marché vers moi. Il m’a ensuite giflé, a fait tomber la chaire et a semé un mouvement de panique dans l’assemblée. Par mesure de protection, un membre de l’Église, nommé Gary, s’est avancé vers l’homme alors que ce dernier se précipitait vers lui et sa femme.
Le lendemain, j’ai envoyé un courriel à Gary le félicitant de sa bravoure. « Je n’essayais pas de protéger qui que ce soit », a-t-il répondu. « J’avais peur, j’ai essayé de m’enfuir et je l’ai accidentellement heurté. » Ce qui semblait être un acte de courage était en fait de la lâcheté.
Derrière de « bonnes » actions peuvent se cacher de mauvais motifs. Il est possible de faire une « bonne » chose pour une mauvaise raison. Jésus nous a mis en garde contre cela.
Les pharisiens sont experts en bonnes actions. Ils s’efforcent d’obéir aux 248 commandements et aux 365 restrictions de la loi juive étendue. Mais leur expertise s’arrête à l’apparence et ne provient pas d’un coeur pur. Ils ne commettent pas de meurtres, mais ils sont haineux (Mt 5.21,22,43,44). Ils ne commettent pas d’adultères, mais ils convoitent des femmes (5.27,28). Ils donnent aux pauvres, mais ils le font pour sauver les apparences (6.1,2). Ils accomplissent de bonnes actions pour de mauvaises raisons.
Jésus a exhorté son peuple à exercer une « meilleure » justice. Les bonnes actions sont importantes, mais les motifs le sont encore plus. Le Dieu qui regarde au coeur (1 S 16.7) veut que nos seules motivations soient l’amour pour lui et pour les autres. (Ma 22.37-40).
Cela devrait nous pousser à réfléchir, puisqu’il est possible d’être aussi pharisaïque à notre époque. Au lieu de donner librement à quelqu’un, on s’attend à quelque chose en retour. On s’oppose aux homosexuels par intolérance plutôt que de se soucier véritablement de leur bien-être. On donne à des oeuvres de charité pour améliorer son image publique.
T. S. Elliot a écrit : la pire trahison c’est de « faire la bonne chose pour la mauvaise raison ». Selon Jésus, le meilleur remède c’est l’amour.
Dans quel domaine de votre vie êtes-vous le plus tenté de faire une bonne chose pour une mauvaise raison ? En quoi l’amour est-il le meilleur remède ?