Il aurait mieux valu acheter tout simplement un nouveau sèche-cheveux. Par contre, pour faire des économies de bouts de chandelles, j’ai résolu de le réparer moi-même. Afin de dévisser la visse, profondément enfoncée dans le manche, j’ai sorti l’outil suprême du bricoleur : un canif. Par contre, en appuyant sur la lame pour dévisser la visse, j’ai refermé la lame… sur mon doigt.
Ce jour-là, j’ai découvert quelque chose : Je m’aime, et j’éprouve le désir impérieux de répondre à mes besoins. Je ne me suis jamais dit : « Je n’ai pas vraiment le temps d’arrêter le saignement. Je m’en occuperai plus tard. » J’ai également usé de tendresse en me soignant. J’ai demandé à mon équipe des premiers soins (ma femme et mes enfants) de me laver doucement le doigt et d’y appliquer le pansement de manière à éviter d’arracher des poils lorsque je l’enlèverais. Mes pensées, mes paroles et mes actions étaient mues par l’amour que j’ai pour moi-même.
Le commandement « Tu aimeras […] ton prochain comme toi-même »
(Lu 10.27) exige le même amour mû par un sentiment d’urgence. C’est un amour qui pousse à remarquer le besoin de l’autre et à persévérer jusqu’à ce qu’il soit comblé. C’est un amour doux et tendre qui pousse à réfléchir et à agir avec tendresse. C’est l’amour sacrificiel et compatissant dont un Samaritain anonyme a usé envers un voyageur déchu. C’est le genre d’amour que Dieu veut communiquer à vos voisins par vous.