J’ai un ami qui raconte l’histoire de son mariage au moyen d’une simple analogie.
Ayant perdu la confiance et l’affection de sa femme, il dit qu’il s’est mis à faire de petits gestes de gentillesse comme s’il semait des graines dans un sol aride.
Bien qu’en matière de relations il n’existe aucune formule pouvant garantir des résultats, l’histoire de mon ami semblait réaliste. Il a reconnu qu’au début, rien ne s’est produit. En fait, il dit avoir attendu longtemps, comme l’agriculteur travaille et attend une récolte étant tout aussi imprévisible que la température et aussi lente que l’observation du maïs qui pousse.
À un certain point, il m’est venu à l’idée que l’expérience de mon ami non seulement ressemblait à la vie, mais aussi à la sagesse de la Bible. Dès les premières pages du livre de la Genèse, la Bible décrit des principes éternels.
Une chose engendre sa pareille
Longtemps après que Moïse a décrit Dieu comme ayant créé la vie de manière à ce qu’elle se reproduise (Genèse 1.11), l’apôtre Paul nous a rappelé d’autres façons dont nous récoltons ce que nous semons. Dans son épître aux Galates, il a écrit : « Ne vous y trompez pas : on ne se moque pas de Dieu. Ce qu’un homme aura semé, il le moissonnera aussi » (6.7).
Des amis dans les AA expriment ce principe légèrement différemment, mais ils parlent d’une idée parallèle en nous rappelant ceci : « La folie se définit en partie par le fait de faire la même chose plusieurs fois en s’attendant à obtenir des résultats différents. » Autrement dit, il arrive que des gens intelligents aient une dimension de leur vie qui est dépourvue de sens. Même si nous n’obtenons jamais de tomates en plantant des pommes de terre, dans les instants et les domaines de faiblesse, il se peut que nous oubliions de manière impulsive et intentionnelle qu’« une chose engendre sa pareille ».
Les fruits ne se forment pas rapidement
C’était l’histoire de mon ami. Il a découvert que d’attendre une récolte du coeur peut ressembler au fait de semer une graine ou d’émonder une vigne, pour ensuite rester là à la regarder pousser et à attendre les résultats.
L’apôtre Paul a reconnu la nécessité de travailler et d’attendre. Après avoir insisté sur le fait qu’une chose engendre sa pareille (Galates 6.7,8), il a ajouté : « Ne nous lassons pas de faire le bien ; car nous moissonnerons au temps convenable, si nous ne nous relâchons pas » (6.9).
Aucun agriculteur n’obtient de son champ la malbouffe que nous comptons obtenir lorsque nous mettons des pièces dans un distributeur automatique. Les récoltes ne « jaillissent » pas rapidement du sol. Ce n’est qu’à force de temps, de travail et de patience que nous obtenons les résultats escomptés – et plus encore.
Les mauvaises herbes viennent avec le territoire
Ceux qui vivent de la terre ne plantent pas à dessein des mauvaises herbes afin qu’elles concurrencent leurs récoltes, pas plus qu’une personne de foi tente de faire pousser des problèmes. Pourtant, comme Jésus nous le rappelle dans ses paraboles, les ennuis ne manquent pas de faire surface tant dans le champ que dans la foi (Matthieu 13.24 30 ; Luc 8.5 8).
Certains de nos problèmes font partie de l’usure normale de la vie. Certains proviennent de l’interférence d’un véritable ennemi spirituel. De toute manière, il importe que nous nous remémorions le fait qu’aussi nécessaire que cela soit pour nous de travailler le sol, de semer, d’arroser, de désherber et de nourrir, nous sommes limités dans ce que nous pouvons faire.
Ce pour quoi nous travaillons et ce que nous attendons échappent à notre volonté
En parlant du champ et de la foi, l’apôtre Paul a écrit : « [En] sorte que ce n’est pas celui qui plante qui est quelque chose, ni celui qui arrose, mais Dieu qui fait croître » (1 Corinthiens 3.7).
Exactement comme les agriculteurs apprennent à quel point ils dépendent de la température qui échappe à leur volonté, nous devons voir que les changements que nous recherchons en nous-mêmes et chez les autres sont plus que des « attitudes de choix » (Galates 5.22,23). Pour cette raison, Jésus a dit : « Demeurez en moi, et je demeurerai en vous. Comme le sarment ne peut de lui-même porter du fruit, s’il ne demeure attaché au cep, ainsi vous ne le pouvez pas non plus, si vous ne demeurez en moi » (Jean 15.4).
Cette façon de « demeurer » exige que nous restions volontairement dans une relation stimulante qui produit une récolte pour laquelle nous n’avons pas le droit d’accepter de mérite (Philippiens 2.12,13).
Dieu mérite de la gratitude pour une bonne récolte
Exactement comme le Dieu de la récolte mérite des remerciements lorsqu’il favorise la croissance des fruits et des légumes, nous avons toutes les raisons de remercier le Seigneur lorsqu’il nous accorde un changement de coeur et de relation qui, nous le savons, transcende nos moyens naturels.
Dans le cas de mon ami, ses gestes patients consistant à semer des graines d’amour et de bonté dans la vie de sa femme ont fini par transformer non seulement le coeur de celle-ci, mais également son propre coeur.
Dans le cas d’autres personnes, il se peut que le résultat soit différent. Par contre, le plus important, c’est que ceux qui suivent Christ réalisent que la ressemblance avec lui ne se produit ni rapidement ni naturellement.
Père céleste, trop souvent nous avons négligé d’utiliser la force et l’occasion que tu nous avais déjà données pour faire ce que tu nous demandais. D’autres fois, nous avons tenté de forcer des résultats qui ne peuvent s’obtenir qu’en ton temps et à ton gré. Aide-nous à suivre l’exemple de mon ami et à être assez sages pour que nous continuions de semer et d’attendre – jusqu’à ce que nous voyions la récolte qui proviendra de toi.